Extrait du journal

Ce n'est pas très patriotique. A la séance de la Chambre, le 20 juillet dernier, M. Loucheur reprochait à M. Vlillerand les malencontreuses avances qu'il a consenties pour obtenir le charoon allemand. Regret justifié. Mais il ajouta : « On a accusé les négociateurs lu traité dei Versailles d'être plus ou noins gâteux ou imbéciles ; mais ils l'avaient introduit nulle part une clause ordonnant de prêter de l'argent à i'Allemagne. » Déplorable forme de polémique et manque de mémoire. audacieux ! Car enfin, la France est le banquier de l'Allemagne, en vertu même du traité de Versailles, pour la totalité des réparations financières, des pensions, des reconstructions ; les avances consenties à Spa pour le charbon ne sont donc qu'une goutte d'eau dans cet océan et la suite du même système. De son côté, M. Tardieu, dans l'Illustration du 10 juillet, nous montre sans peine, avec une impressionnante netteté, que les Alliés n'ont manifesté aucune volonté effective d'obtenir l'exécution du traité, ni sur le chapitre des coupables, ni sur celui du désarmement, ni sur celui des réparations, etc., et que si l'Allemagne élude ses engagements, c'est qu'on me l'oblige pas à les remplir. D'accord. Mais M. Tardieu ne voit-il pas que si les Alliés ne font pas exécuter le traité, c'est qu'il est 'dépourvu de moyens d'exécution effectifs et que les négociateurs de Versailles ont négligé d'an instituer. La preuve en est que lorsque nous avons voulu agir « exécutivement » et aller à Francfort, nous avons subi, en contre-partie, un inoubliable coup d'e caveçon. On répliquera que ces .insuffisances sont le fait de toutes les actions collectives. Il est vrai, les coalitions sont faibles, et la faiblesse du traité tient à ce qu'il fut fait par une coalition....