Extrait du journal

M. Buffet ne tient pas assez compte de cette vérité, ou bien il se trompe et ne sait pas reconnaître ses ennemis de ses amis. Autrement la joie des bonapartistes et les éloges qu'ils lui décernent l'avertiraient qu'il fait fausse route. La majorité du 25 février ne réclamait pas, quoi qu'on dise, « une SaintBarthélemy de fonctionnaires ; » mais elle avait le droit d'espérer que les modifications ministérielles jugées indispensables après le vote de la constitution auraient pour corollaire naturel des modifications de même nature dans le personnel administratif. C'est ce que l'honorable M. Laboulaye, parlant au nom du centre gauche, exprimait fort bien dans ce passage de son discours-programme : «Nous ne demandons ni violences ni proscriptions.Cela n'a jamais été de notre goût ; mais nous ne croyons pas avoir de, prétentions excessives en demandant, d'une part, que ceux qui ont l'honneur de servir la République veuillent bien ne pas conspirer contre elle, et d'autre part, que tous les citoyens soient tenus de respecter le principe du gouvernement. » C'était'trop demander, paraît-il, puisque M. le vice-président du conseil se borne à des remaniements administratifs qui lui valent les félicitations des bonapartistes, les pires ennemis de la République....