Extrait du journal

La question d'Orient, dit l'officieuse Revue du lundi, qui se publie à Vienne, va entrer dans une nouvelle phase dès que sera publiée la note circulaire du prince Gortschakoff. Chacun se rappelle les phases si nombreuses que cette question a traversées depuis le commencement de l'insurrection en Herzégovine et en Bosnie ; mais peut-être n'est-il pas inutile de les rappeler. D'abord, l'insurrection proprement dite qui se termine au mois de décembre 1875 par la note Andrassy, acceptée par toutes les puissances, y compris la Turquie, mais qui est rejetée par les insurgés ; le mémorandum de Berlin rejeté par l'Angleterre ; l'intervention armée de la Serbie et du Montenegro; la défaite des Serbes; Vultimatum de la Russie; la conclusion de l'armistice; la mobilisation de l'armée russe et enfin la conférence. Ces phases, nous le répétons, ont été si nombreuses, bien qu'elles n'aient été que les conséquences forcées, que les déductions rigoureusement logiques d'un fait qu'il ne faut jamais perdre de vue, le mauvais gouvernement et les exactionsdes Turcs. Or, ces mômes causes existent toujours malgré la proclamation d'un gouvernement constitutionnel à Constantinople. Déjà même, on nous fait pressentir que, quoi qu'il arrive, les insurgés de l'Herzégovine refuseront de déposer les armes jusqu'à ce qu'ils aientobtenu leur complète indépendance. Après avoir assisté au spectacle de l'Europe entière battue par la Turquie à la conférence, allons-nous assistera la défaite de cette dernière par une poignée d'insurgés ?...