Extrait du journal

partis qu’on excite à se ruer l’un sur l’autre. Les scandales sont à l’ordre du jour. Il serait trop long de signaler tous les tristes faits qui se passent chaque jour. Un des plus significatifs est la présence de M. Cazot à la présidence du tribunal des conflits. Cette fonction pouvait lui revenir de droit, elle lui était morale ment interdite, car, en s’en emparant, il viole le principe de droit inscrit dans tous les codes : Nul ne sera juge et par tie dans sa propre cause. L’opinion pu blique a été bravée ; elle s’attendait à voir se récuser lui-même le ministère de la justice qui a concouru dès l’origine aux mesures prises contre les congréga tions, qui s’est associé à l’exécution même des décrets par les instructions qu’il a adressées aux procureurs de la République, relativement au déclinatoire, qui a manifestement inspiré les arrêtés de conflits. Ces considérations de haute convenance et de simple impartialité n’ont pas arrêté M. Cazot, ni malheureu sement la majorité du tribunal. Celle-ci paraît acquise désormais à l’œuvre de persécution. La plupart de ses membres, choisis à cet effet, sont évidemment dé voués au plan gouvernemental. Au nom des jésuites de Lille dont l’affaire est inscrite en premier lieu, la récusation du garde des sceaux a été demandée. Le tribunal l’a refusée. Ce fait comptera dans l’histoire des abus de pouvoir....