Extrait du journal

nir votre fille I — C’est celle d’un condamné... d’an forçat !... Jamais I répliqua le père. — Ma mère 1 supplia Martial comme brisé de douleur, intercédez pour moi... pour elle... Vous aimez Kitty, ma mère 1 — Autrefois 1 répondit-elle, mais pins maintenant; car je vois bien qu’elle n’est entrée dans cette maison que pour notre malheur à tous. Kitty n’en entendit pas davantage. Elle s’enfuit. L’aîné des enfants se rencontra sur son passage : — Tu diras qu’on ne s’inquiète pas... qu’on ne me réveille pas ..Je suis fatiguée... Je vais dormir 1 Elle courut s’enfermer dans sa chambre, et seulement alors, se laissant tomber sur une chaise, elle pleura. Que pleurait-elle? un avenir entrevu comme un rêve I Ah 1 la pauvre enfant I quel réveil I Une heure plus tard, supposant que tout le monde reposait, elle se releva, tonte blanche avec des yeux en feu. Sa résolution était prise. Elle écrivit quelques mots à la hâte, et sans rien emporter, elle sortit de la maison. Ombrageuse et sauvage comme toutes les créatures ayant grandi dans le malheur, elle n’hésitait pas à l’affronter de nouveau. La solitude ni la nuit n’effrayaient son oourage. D’un pas ferme et rapide elle marcha jus- qu’au sommet dn dernier coteau, d’où l'on * put apercevoir la ferme de Primerose, et là, " : se retournant, s’agenouillant, elle prie Bien de bénir ce toit qu’elle devait quitter....