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L’Écho de Paris, 11 février 1893

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L’Écho de Paris
11 février 1893


Extrait du journal

doit ressembler en rien à l'autre et doit être exempt de toute coquetterie. Mais, me direz-vous, cette joie éperdu de la réconciliation ? " ' ! Eh bien! il faut .en faire le sacrifice! C'est d'ailleurs un mot seulement qu'on, sacrifié. Et le pardon aussi est un mot. Allons au fond des choses. Pardonner à quelqu'un, est-ce oublier l'offense qu'il vous a faite ? Pas le moins dù monde ! Vous n'êtes pas maître de votre mémoire. C'est s'engager simplement à ne lui pas tenir compte, dans la suite, de la peine qu'il vous a causée pour lui en causer une pareille. Eh bien ! vous avez beau être de bonne foi, cette magnanimité,; en amour du moins, ne représente non plus absolu ment rien. Très inconsciemment, avec la volonté du contraire, vous tiendrez compte de la faute pardonnée, parce que votre tendresse sera diminuée d'autant. Dans ce baiser du pardon, dans cette étreinte du retour, ce n'est pas nos rancunes qui s'en vont de nous, à moins que nous ne les échangions. Le spasme délicieux passé, l'oubli de nous-même, le sommeil d'un instant où toute notion nous fut perdue, dissipés, nous nous retrouvons face à face avec le souvenir. Que nous le vou lions ou non, une pierre est tombée de l'é difice de notre Rêve, une épine a crû dans le buisson qui séparera nos deux routes, tout emperle de notre sang. Les querelles fréquentes et volontaires sont un émiettement de l'Amour et ne lui laissent plus la gloire cruelle de s'écouler avec quelque grandeur,errlaissan^derrièrelai une gs&n-. de image. Nous ne sommes plus le bûche ron qui renverse l'arbre géant d'un rude coup de sa cognée, mais l'insecte honteux qui en ronge l'écorce et met des lèpres là où s'épanouissaient les frondaisons. Or donc, amants pour qui j'écris, je vous devais cette page de franchise. Con tentez-vous de vous aimer à pleine âme et à pleine bouche sans demander de dou loureuses surprises au Destin. Peuplez le jardin de votre âme non pas de fleurs délicieusement vénéneuses* mais laissez-y s'épanouir largement les roses au cœur loyal et aux lèvres toujours par fumées. ARMAND SIL VESTIiS. (Reproduction interdite.)...

À propos

Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.

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