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L’Écho de Paris, 12 juillet 1895

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L’Écho de Paris
12 juillet 1895


Extrait du journal

injustices, des persécutions, n'éclatera, ne troublera l'entendement au point de... D'aucuns s'enfuient. Ont-ils tort ? Oui, dit la loi. Mais la conscience n'est point si formelle. Et des conseils de guerre ont répondu non. Même sous les drapeaux, surtout sous les dra peaux, l'injure du supérieur à l'inférieur, lesévicedu supérieur; contre l'inférieur, est une insigne lâcheté. Ces déserteurs-là, aussi, ont traversé les tristes épreuves de l'éloignement, mais au moins saufs des coups et libérés des ou trages!. Cependant, eux encore demandent à rentrer, implorent cette amnistie qui re fera d'eux des citoyens. Pourquoi les en èxclurait-on? Depuis 1889, nulle mesure de grâce n'est intervenue, et tant de cœurs ici, paternels, «maternels, battent à l'unis son de ces cœurs égarés ! Ils s'acquitteront, feront de leur mieux, reconnaissants d'être absous, paieront peut-être double. Il serait inhumain, il se rait peut-être inhabile de ne leur en point fournir l'occasion. Voici le 14 Juillet qui vient, jour de liesse et de réjouissance. Pour une fois, sais-tu? ce serait si gentil, le tambour qui, de la frontière flamande, ramènerait au pas accéléré, se tenant par le bras, les conscrits de tous âges : le bataillon des Enfants prodigues, le bataillon des En fants retrouvés ! On ne tuerait pas le veau, — point de meurtre 1 — mais, dans bien des familles, oh pleurerait comme... Et tout le monde serait content. SÉVERINE. P. S. — Merci mille fois à Eugénie Buf fet et à ses camarades des 405 fr. 45 qu'ils m'ont adressés pour les incendiés des ate liers Godillot. J'irai, vendredi, en faire la distribution, ainsi que des sommes ver sées par les mêmes excellents artistes à l'Eclair, à la Libre Parole et au Journal. -V. <» ————• " Chansons à l'Ombre (sieste) De l'ombre, ici, on regarde, Entre les feuilles extrêmes et la haie, La longue plaine que garde L'arroi pâle des peupliers, Là-bas, où le fleuve s'attarde Aux méandres familiers : Nul ne peine plus au damier Des champs verts ou roses ou d'or; L'ombre naine des pommiers Se love dans l'herbe qui dort ; Seul, un chêne roidit son cimier Sur la gloire de Messidor ; La solitude émbrasée Enveloppe d'un voile vermeil La plaine pâmée et lassée, Et l'homme, endormi sous la treille, Ecoute, en rêvant, le baiser De la Terre et du Soleil... Le mystère s'illumine Des lentes choses éternelles, Le rêve à la Vie confine, Les âmes et les fleurs se mêlent Et le sang joyeux devine Pourquoi les heures sont belles ; . Il.court et tourbillonne , Du cœur aux tempes, et revient, > Chante, alerte et monotone, La bereeusë des temps anciens : Que la Vie est sainte et bonne, Que tout est juste et tout est bien... Sur nous, de la voûte des feuilles, Goutte, à travers les arceaux. Une clarté humide, où tu cueilles De verts rayons couleur d'eau, Elle avive la mousse étoffée, Et les brises, par brusques bouffées, Y volent comme des oiseaux; Qu'est-il? pour que rien ne chante : La calme forêt écoute ; Son haleine lente évente L'herbe rèche aux bords de la route ; Le sommeil des choses tente, Le regard se voile de doute ; On sourit à la beauté Du grand songe ébloui, Et on entre dans la clarté Comme on entre dans la nuit... FRANCIS VIELÉ-GRIFFIN....

À propos

Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.

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