Extrait du journal

Bruxelles, 14 octobre. — Au cours du Conseil des ministres qui a eu lieu aujourd'hui au Palais Royal, pour dé libérer sur le projet de loi modifiant la loi sur la milice, le recrutement et les obligations militaires, le roi Léopold a prononcé un important dis cours qui a été distribué ce soir à la presse. Ce discours est précédé d'une lettre du Roi au premier ministre, dans la quelle le souverain expose que « M. Van Zeeland, au nom de ses collègues a exprimé l'avis qu'il y avait intérêt supérieur à ce que le pays ait connaissance de sa communication au Conseil ». Je vous marque mon accord à ce sujet, dit le Roi, et je vous autorise donc à en publier le texte. LE DISCOURS DU ROI Voici le. texte intégral du„discours. du Roi : Messieurs les ministres, En prêtant le serment constitutionnel, les souverains belges s'engagent à main tenir l'intégrité et l'indépendance du pays. Comme mes prédécesseurs, j'entends exécuter cette promesse solennelle. C'est pourquoi j'ai tenu à présider ce Conseil qui doit arrêter les mesures a soumettre au Parlement en vue de do ter la Belgique d'un statut militaire adapté aux circonstances actuelles. Nécessité du renforcement de l'état militaire de la Belgique 1. — Raisons de la nécessité du renfor cement de notre état militaire. Le Gouvernement s'est posé depuis plus d'un an déjà le problème du ren forcement de notre état militaire. Plu sieurs raisons l'y ont contraint : A. — Le réarmement de l'Allemagne, succédant à la militarisation intégrale de l'Italie et de la Russie, a provoqué des mesures de précautions exceptionnelles dans la plupart des autres Etats, même délibérément pacifiques, comme la Suis se et les Pays-Bas. B. — La transformation des méthodes de guerre sous l'influence des progrès techniques, notamment en matière d'a viation et de motorisation, permet d'im primer désormais aux opérations initia les d'un conflit armé, une puissance, une rapidité et une amplitude particulière ment, alarmantes pour : des pays de fai bles étendues nomme la Belgique. C. — La réoccupation, en coup de fou dre, de la Rhénanie et le transfert à no tre frontière des bases de départ d'une invasion allemande éventuelle ont accen tué nos inquiétudes. D. — En même temps, nous avons as...