Extrait du journal
il est parfaitement clair qu'une jeune fille qui se donne à un homme qu'elle aime ne commet pas un acte répréheïtsible en soi. Elle ne lèse, en tout cas, personne, ce qui n'est pas le cas de la femme adultère. Le jeune fille, cependant, se déclasse d'ir rémédiable façon, tandis. que la femme mariée ne perd rien de sa prérogative, sauf le cas de scandale public, et encore ! Et ce scandale, là société, la famille sur tout, le blâment, font tout pour l'empê cher. Le mari trompé est circonvenu. S'il pousse les choses à l'extrêmej l'extrême ne fut-il que l'usage légal du divorce, il devient un gêneur, il se met en contradiction avec la conception mondaine dumariage.On fait tout pour qu'il pardonne, non du grand pardon philosophique ou . du doux pardon chrétien, mais d'un pardon grognon,rancu nier, qui devient, parfois, une façon de lente vengeance, qui est, souvent, une ignominieuse lâcheté. Tout bien réflé chi, ce Charlie, dont je cherche la.secrète pensée, pourrait bien, en sa forme tran quille, être une violente satire du mariage contemporain. Si être trompé est la loi commune, qu'il faut accepter, la loi que nous imposeront, au besoin, parents et enfants, est-il vraiment bien utile de se marier? Les hommes ne sei'ont-ils pas bien avisés de dire, comme ce vieillard spirituel à qui on reprochait de ne pas avoir pris femme : «L'adultère m'a suffi?» Il est curieux de voir qu'à notre époque et c'est là un des spectacles dont se réjouit mon esprit — ce ne sont pas les révolu tionnaires qui font le plus pour avancer l'heure des rénovations sociales pro fondes. C'est dans la classe où le mariage est considéré comme une' impérieuse né cessité qu'on travaille le plus activement à en détruire la conception, à la façon dont on le pratique. "En lui retirant son idéal, fût-il mensonger, on le condamne ; car pas une institution ne survit à la perte de l'idéal d'où elle est née. Et quand Char lie admet que son père et sa mère ont le droit de ne plus s'aimer, ce parfait gentle man est plus audacieux que les libertaires les plus osés f NESTOR. — ■»'. . . ABONNEMENTS DE SAISON...
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
En savoir plus Données de classification - vandérem
- otero
- robida
- proudhon
- de montesquiou
- armenonville
- rosez
- millerand
- gerp
- léon daudet
- favières
- kiel
- vichy
- france
- paris
- aragon
- lahonce
- violeta
- gela
- condorcet
- sorbonne
- la république
- jeunes femmes
- faits divers
- bourjois
- m. f.
- république française
- académie de médecine
- union postale