Extrait du journal
LE RETOUR C'est ainsi çu'il.t se parlèrent, ] . (Auteurs divers.) Ami, le hibou pleure où venait la colombe, Les roses de ton sang fleurissent sur ta tombe Et mes yeux qui t'ont vu .sont las d'avoir pleuré, L'inexorable absence où tu t'es retiré . Loin de mes bras pieux et de ma bouche triste ; Reviens! leidouxjardin mystérieux t'invite Et ton pas sera doux à sa mélancolie ; Tu viendras, les pieds nus et la face vieillie, Peut-être, car la route est longue qui ramène Delà rive du Styx à notre humble fontaine Qui pleure goutte-à goutte et rit d'avoir pleuré. Ta maison te regarde, ami ! j'ai préparé Sur le plateau d'argent, sur le plateau d'ébène, La coupe de cristal et la coupe de frêne, Les figues et le vin, le lait, et les olives Et j'ai huilé les gonds de la porte d'une huile Qui la fera s'ouvrir ainsi que pour une ombre, Mais je prendrai la lampe et par l'escalier sombre Nous monterons tous deux en nous te liant la main; Puis, dans la chambre vaste où un songe divin T'a ramené des bords du royaume oublieux, Nous nous tiendrons debout, face à face, joyeux De l'étrange douceur de rejoindre nos lèvres, 0 voyageur venu des roseaux de la grève Que ne réveille pas l'aurore ni le vent! Je t'ai tant aimé mort que tu seras vivant Et j'aurai soin, n'ayant plus d'espoir ni d'attente, De vider la clepsydre et d'éteindre la lampe ! — Laisse brûler la lampe et pleurer la clepsydre Car le jardin autour de notre maison vide Se fleurira do jeunes roses sans que viennent Mes lèvres pour rebôire encore à la fontaine.' Les baisers pour jamais m'eurent avec les bouches. Laisse la figue mûre et les olives rousses. Hélas! lesfruitssontbonsauxléyresqui sont chair! Maisj'habite.un royaume au delà de la Mer Ténébreuse, et mon corps est cendre sous le marbre. Je suis une Ombre, et si mon pas lent se hasarde Au jardin d'autrefois et dans la maison noire Où tu m'attends du fond de toute ta mémoire, Tes chers bras, ne pourrontétreindremon fantôme; Tu pleurerais le souvenir de ma chair d'homme, A moins que dans ton âme anxieuse et fidèle Tu m'attendes en.réve à la porte étcrnello, Me regardant venir à travers la nuit sombre, Et que ton pur amour soit digne de mon Ombre ! HENRI DE RÉGNIER....
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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