Extrait du journal

wagon, alors que la nature nous in vite et nous aime ? Une fois par an, il se fait transporter, loin de Paris, à la campagne. C'est une douleur physique, mais une fête pour les yeux. Il faut penser à ses yeux. Les yçux ont besoin de voir des choses nouvelles. Ils enrichissent ainsi nos facultés mentales. Comme il me parle de l'Acadé mie, je lui rappelle son magnifique discours de réception. Il succédait à Emile Ollivier et .il ne craignît pas de défendre le plus grand vaincu, avec l'empereur, de la guerre de 1870. Il fit un tableau émouvant de sa retraite coura geuse et de sa fin sereine'après tant d'orages : — Jusqu'aux deux tiers de mon discours, me dit-il, j'ai senti l'hos tilité du public sous la Coupole. Mais à la fin il s'est rendu. Le cou rage de l'homme d'Etat faisant face à son infortune avait vaincu. Et le voilà qui tente d'analyser cette psychologie des foules qui a inspiré un livre curieux à Gustave Le Bon et qui est encore si mysté rieuse. Le printemps court déjà dans le bois de Boulogne ^ voisin où les branches commencent à reverdir. Mais la pensée qui ne cesse de cou rir sur ce visage serein, quel éternel renouveau et quelle domination de l'esprit sur la matière ! HENRY BORDEAUX,.....