Extrait du journal

Jamais mari trompé n'opposa d'âme plus sereine à l'évidence. Naguèreil s'était assez sévèrement prononcé contre les frasques de sa première épouse ; la deuxième avait eu à supporter les repro ches amers, les scènes violentes, les inter rogatoires injurieux. La troisième n'eut pas à subir la moindre observation. Impu nément, elle avait pu réintégrer le domi cile conjugal entre deux et trois heures du matin j en justifiant ces rentrées tardives par des motifs fallacieux ou des raisons de fantaisie, sans que l'époux sourcillât ni se départit envers elle d'une tendresse à la fois caressante et courtoise. -Un jour, cependant, Pavard apparut sous les fenêtres du capitaine d'habille ment chez qui sa femme était entrée. Les voisins se dirent: Enfin ! elle va donc être pincée I Mais ils virent avec étonnement le vétérinaire tirer de sa poche un calepin et prendre des notes. Après quelques minutes de ce travail gravement accompli, il referma son cale pin et rentra paisiblement chez lui. C'était à n'y rien comprendre....