Extrait du journal
coup. Dans son amour du « bien » qu'il veut acquérir, il n'entre ni vanité ni goût de mollesse paresseuse. II reste simple et grave. Et qui sait si, dans son avarice, on ne trouverait pas ce noble instinct d'une aspiration dans une • vie plus haute, plus intellectuelle, dont il a le rêve, non pas égoïstement pour lui-même, mais pour les enfants qui viendront de lui ? Quoi qu'il en soit, à l'heure actuelle, le paysan ne jure pas, par son allure, avec le cadre de 1% nature où il vit. Sa vie tn'est plus pénible, car il n'est plus misé rable' comme autrefois et il rçe ressemble plus à la bête à demi fauve que disait La Bruyère. Et, d'autre part, il est assez dis semblable du citadin pour que vivre près de lui soit un repos et une joie. Là, en effet, où il est franchement un «terrien », c'est-à-dire en dehors de la zone qui en toure les grandes villes, le paysan a pour moi une vertu essentielle. Certes, il est avide de devenir acquéreur de la terre, de la belle terre où il trouve toute la poésie de sa vie. Mais il n'est pas envieux des supériorités intellectuelles. Il garde pour le savant — ce mot,à la campagne, est ap pliqué même aux journalistes ! — une sorte de respect. Il n'a vis-à-vis d'eux ni la morgue suffisante du bourgeois qui croit tout savoir quand il a lu son journal et qui s'imagine avoir pensé ce qu'il ré pète, ni l'envie gouailleuse de l'ouvrier parisien. Si bien que, lorsque je reviens de la chasse, je passe de. ionnes ^heures à causer avec les gsns de la campagne, en faisant fumer mes bottes au feu : et ces heures sont charmantes. Sauvons-nous donc en devenant, le plus que nous pourrons, idylliques. On parle beaucoup d'apaisement. Celui qu'on trouve dans la paix des champs est incontestable. La Nature est, en son enveloppante careâse, bonne conseillère. Qu'on y soit ca ché avec la dame au corset rose, ce qui est bon pour la jeunesse, qu'on y ait em mené avec soi un bon vieux livre comme le Sénèque, qu'on y soit seul, comme j'aime à y être, la forêt et la plaine nous montrent le chêne ou le grain de blé triomphant également de Kâpre hiver, la semence qui lève toujours, la sève endor mie qui renaît dans les branches. Et, à voir ceci, je pense qu'il en est de même pour les races et je songe, moins anxieux, à mon pays, qui attend son renouveau. NESTOR....
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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