Extrait du journal

Il y a 3 ans ! ! ! Août 1914. — Le régiment part de Cahors et débarque trois jours après dans le Var au service de Varmée des Alpes. Il établit ses cantonnements sur le versant sud d'un coteau verdoyant où s'étagent les maisons d'un vieux village dominé par un donjon plus vieux encore. Dans ces rues et ces maisons qui rap pellent l'Italie, les poilus du 131e terri torial trouvent quelque fraîcheur pendant leur repos, tout en contemplant les mon tagnes des Maures qui courent mouve mentées et bleues dans le lointain, et où cherche à se frayer passage VArgens au cours sinueux et tourmenté. Pendant tout un mois le 131e travaille dur et les échos de nos armées du Nord et de l'Est lui arrivent. Il se prépare à les rejoindre. Son instruction est faite, son matériel presque au complet : il part dans la direction du Nord. Septembre" 1914. — Le Régiment s'est em barqué. Les trains qui emmènent ses éléments repassent au « Pays » par ce beau Quercy, ... milo Diou! Combien de mères, d'épouses et de petits viennent aux gares d'arrêt ! que d'appels ! que d'accolades ! que d'adieux ! Il y a bien des larmes dans ces embras sements pris au passage. Mais il y a aussi la force du devoir qui soutient et l'entrain qui se manifeste même par des chants et des « au revoir » jusqu'à perte de vue. Le 131e traverse une partie de la France salué aux gares, aux passages à niveau des localités. Il arrive à Tours et vient séjourner à Chambray, dans les environs. Il repart à nouveau et débarque à Ivry, contourne Paris et vient loger à Pavillons-sous-Bois où il est reçu à bras ouverts par toute la population qui fait l'assaut de la Mairie pour avoir des billets de logement. Ce soir-là, ’pas un...