Extrait du journal

Discussion des lois Ferry, Sans méconnaître l’incontestable talent déployé dans les séances précédentes par les orateurs du parti conservateur qui ont défendu la liberté d’enseignement, il est permis de dire que l’intervention, dans cette discussion de M. Lamy, républicain, a eu une importance toute particulière. L’honorable député du Jura n’est point de nos atnis politiques, nous n’en sommes que plus b l’aise pour reconnaître et la puissance de son argumentation et le cou rage qu’il a déployé dans cette circonstance. M. Lamy est du très petit nombre de ces hommes chez lesquels la passion politique n’é touffe point les idées de raison et de justice. Il paraît s’être fait jusqu’ici d’étranges illusions su." les véritables sentiments qui animent la majorité de la Chambre, il croit encore b la république libérale et tolérante, tout comme dans l’autre Chambre M. Laboulaye. L’événement dissipera-t-il ses généreuses illusions? Nous le voudrions espérer, mais nous ne l'oserions l’atïirmer. Le centre gauche a toujours eu des yeux pou.* ne pas voir et des oreilles fermées aux vérités désagréables. Quoi qu’il en soit, il est incontestable que le discours de M. Lamy a produit sur ses auditeurs une impression qui ne sera pas moins vivement ressentie par tous les hommes de bonne foi. Quant b la réponse de M. Jules Ferry, il suffit d’engager le public d’en lire le texte. Il est impossible de parcourir le Journal offi ciel sans être frappé de l’inanité des arguments développés par le ministre de l’instruction publique. Le discours de M. Ferry et le rap port de M. Spuller se complètent admirable ment l’un par l’autre. C’est la même manifes tation de sentiments haineux pour la religion, de mépris pour la liberté et les droits acquis. Certes, si la majorité était uu jury impartial, jugeant sans parti pris une question grave débattue devant elle, la cause de la hberté d’enseignement devrait sortir victorieuse de ce débat. Il n’en est malheureusement rien. Il est manifeste que le succès restera aux violents....