Extrait du journal

Vendredi matin, se répandait dans toute la France le bruit de la mort du prince impérial. A la première heure, les partisans du régime déchu ne pouvaient ajouter loi à l’exactitude de ce rense:gnement ; ils se plaisaient à croire que la nouvelle était inexacte. Mais bientôt, le doute ne fut plus possible: l’héritier des Bona parte était mort , frappé sur le bord d’un ravin par les zagaies d’un peuple de sauvages. Les divisions politiques se sont momeotanémeut apaisées devant ce cadavre couvert de blessures : amis ou advirsaires de l’empire déplorent tous le trépas de ce jeune homme de 23 ans, mort sur un champ de bataille obscur de la Caire rit; anglaise. Nous comprenons la grande douleur des im périalistes : avec les coups de zagaies portés par les sauvages disparaît non seulement le prince Louis-Napoléon, mais encore tout espoir sérieux d’une restauration impériale. Il ne leur reste plus aujourd'hui que le prince Jérôme , « ce César déclassé, » type du cynisme et du ridicule. Mais laissons de côté ce triste personnage; notre pensée aime mieux se reporter au loin, sur la terre d'Angleterre, auprès de cette femme abîmée dans la douleur. Pauvre épouse, pauvre mère, après avoir connu tous les enivrements du pouvoir et de la puissance, la voilà seule, en exil, entre les tombes de son mari et de son fils !... La mort du prince impérial, sur laquelle nous donnons plus loin des détails très-com plets, ne saurait nous faire oublier que le Sénat 11 la Chambre des députés étaient réunis, jeudi, à Versailles, en Assemblée nationale. Il s’agissait d’abroger l’article de la consti tution fixant à Versailles le siège du pouvoir. — Le résultat était prévu d’avance : Paris devait l’emporter sur les scrupules qu’on est convenu d’appeler réactionnaires. C’est ce qui a eu lieu par 526 voix contre 249. Les royalistes ont vaillamment supporté dans cette séance tout le poids de la discussion. — Ils ont fait leur devoir, eu volant contre le retour à Paris ; mais notre sollicitude ne saurait aller au delà. Tant pis donc p nr la Républi que, si cette mesure lui est fatale....