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L’Écho des vallées, 4 mars 1883

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L’Écho des vallées
4 mars 1883


Extrait du journal

de du prince, et lui redit encore, en lui re mettant l'ordre, qu’il ferait bien de partir le plus tôt possible. Le duc de Chartres répondit qu’il partirait par le train de deux heures. Il était quatre heures du malin. Le colonel se rendit au quartier de cavalerie, fit appeler l’adjudant de semaine et lui dicta deux ordres du jour. L’adjudant qui écrivait sous la dictée du colonel, pleurait à giosscs larmes en écrivant. Rentré chez lui, et après avoir pris quel ques instants de repos, le duc de Chartres se mit en uniforme et rendit visite h M. Hendlé, préfet de la Seine-Inférieure, qui le traita de Monseigneur, et il lui exprima ses vifs regrets.de le voir partir. Puis il alla b l'archevêché et fit ses adieux au vénéftble cardinal de Bonnechosc, auquel il remit une somme de 10,000 fr. pour ses pauvres, avec une lettre d’adieux de la duchesse. Il alla successivement chez le maire cl chez tous ses chefs militaires hiérarchiques. Et enfin, rentré dans son hôtel de la rue d’Elhœuf, il reçut b onze heures le corps des officiers de son régiment dans son cabinet. Tout le monde avait les larmes aux yeux, et le coLnel fut obligé de calmer tous ces braves soldats, qui lui témoignaient non seulemcntleurs sympathies, l’ardente expression de leur dévouement, mais aussi, l’émotion unanime du régiment entier qui, jusqu’au dernier cavalier, était dans un état de véritable exaspération. Sous- ifficiers et soldats voulaient mani fester, faire une souscription pour offrir une ‘épée d’honneur, accompagner le colonel à la gare. Les officiers se sont retirés la mort dans l’àme et emportant au plus profond de leur cœur le souvenir de l’admirable exemple de discipline donné par leur colonel. Enfin, le colonel revêtit des habits civils, et h deux heures il arrivait h la gare, où suivant ses ordres, ne se trouvait ni un officier, ni un cavalier du 12' chasseurs. En revanche, il y avait la foule des notabi lités légitimistes et grand nombre d’ouvriers et d’habitants de Rouen qui ont témoigné leur sympathie b la noble victime du sieur Thibaudin. Une douce surprise attendait le duc de Char tres aussitôt après avoir quitté Rouen. — Les officiers du 12e chasseurs, fidèles aux ordres du colonel, n’avaient pas accompagné leur chef b la gare ; mais en revanche, ils se sont rendus b cheval b la première station où le train devait s’arrêter et, Ib, ils ont salué le passage du prince par de vives acclamations. (Clairon)....
L’Écho des vallées (1836-1883)

À propos

L’Écho des vallées est un journal pyrénéen, qui a paru entre le 15 juillet 1836 et le 24 juin 1883. À cette date, il renvoie ses lecteurs vers une autre publication départementale, l’Avenir des Hautes-Pyrénées. Entre le 19 mars et le 15 août, à la suite de la Révolution de février, il prend le nom de Sentinelle du peuple. Peu de temps après la chute du Second Empire, il prend le sous-titre « Journal catholique conservateur des Hautes-Pyrénées ».

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