Extrait du journal

Jeudi G Novembre 1851. AGRICULTURE. Ce que les cultivateurs commençant doi vent prendre en sérieuse considération, sont les principes et l’expérience, en d’autres ter mes, la théorie et la pratique, colonnes sur lesquelles l’agricultnre repose ; jointes, elles supportent le monument, disjointes, ledilice tremble jusque dans ses fondemens. La question de connaître si dans la culture des terres la pratique devance la théorie, si elle la précède et la précédera, ne peut faire l’ombre d’un doute, à moins cependant qu’on ne veuille nier que l’aurore précède le jour. Dans toute science positive, la pratique donne naissance au principe théorique qui se recueille par la réflexion et grandit tout-àcoup, en poursuivant, choisissant, rejetant, conservant et s'efforçant de savoir les causes, et si elle ne peut dérober le secret de la nature, comme Promèthée le feu du ciel, elle déduit, elle suppute, elle analyse au moins les règles du possible et avance ou recule sui vant qu’elle découvre ou qu elle se fourvoie, et demande alors à l’expérience ce que l’élude lui refuse ; mais il n’est pas rare cependant de voir la pratique battre en retraite devant la théorie qui a deviné par intuition ce que son aînée n’a jamais rencontré daiy sa marche routinière. Le principe, de sa nature, est pré voyant, calculateur, sans cesse il expéri mente, il conclut par analogie, mais, en définitive, il s’en référé toujours à la pratique pour corroborer la question. En agriculture, il n’y a que peu de règles d’une application générale; je crois même que dans la définition rigoureuse du terme, il n’en existe pas. Si la nature, dans son œuvre grandiose, suit une route droite, ce qui...