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L’Écho des vallées, 17 juin 1883

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L’Écho des vallées
17 juin 1883


Extrait du journal

Le gouvernement n’a pas encore publié la liste des soldats blessés et tués devant Hanoi ; il fait annoncer par l’officieuse agence Havas que la situation de notre petit corps expédi tionnaire est satisfaisante, mais il ne commu nique aucune dépêche. Ce silence accroît les alarmes des familles et du pays. On parle d’une interpellation ; nous esti mons qu’elle aurait déjà dû se produire. Il est vrai que les interpellations n’aboutissent pas à grand’chose avec un ministère qui ne se pique ni de fierté ni de justice, et une majorité peu pénétrée de ses devoirs. M. de Baudry-d’Asson et ses collègues de la Vendée ont demandé à interroger le cabinet sur la suppression depuis plusieurs mois du traitement de divers curés de leur département. M. Martiu-Feuillée a réclamé l’ajournement à un mois, et la Chambre a voté dans ce sens. Comment d’ici là vivront ces prêtres que l’on prive illégalement de ce qui leur est dû? Cela importe peu aux repus de la République etl’un d’eux disait hier cyniquement : < Nous faisons assez de brioches pour que les curés se passent de pain. > M. de Baudry-d’Asson, cédant à une légi time indignation, a prononcé le mot : vilenie; il a été rappelé à l’ordre avec M. Maynard de la Claye. L’interpellation avait une portée qui dépas sait de beaucoup les limites de la Vendée. Il n’est guère de diocèse, en effet, où la spolia tion républicaine ne s’exerce, et les évêques eux-mêmes sont menacés. Le but poursuivi est de prendre par la famine l’Episcopat et le clergé. La vérification des pouvoirs de M. Briens, élu député de Cou lances en remplacement de M. Savary, a montré une fois de plus avec quelle impudeur est pratiquée la candidature officielle par des gens qui, naguère, s’en pro clamaient les adversaires acharnés. Mais la majorité, après le scandale des invalidations iniques, a tenu à nous donner le spectacle d’une validation non moins injuste. M. Waldeck-Rousseau a énoncé à ce sujet la théorie singulière du gouvernement, et cette théorie mérite qu’on la retienne. La voici, dégagée de certaines précautions oratoires : un fonctionnaire, un maire ne doit pas se servir de son influence pour combattre un candidat républicain, mais il peut l’appuyer, et s’il ne le faisait pas, il ne garderait pas la mesure dont le ministre de l’intérieur entend rester le seul juge. Voilà la liberté électorale, selon MM. Ferry et Waldeck-Rousseau. N’insistons pas....
L’Écho des vallées (1836-1883)

À propos

L’Écho des vallées est un journal pyrénéen, qui a paru entre le 15 juillet 1836 et le 24 juin 1883. À cette date, il renvoie ses lecteurs vers une autre publication départementale, l’Avenir des Hautes-Pyrénées. Entre le 19 mars et le 15 août, à la suite de la Révolution de février, il prend le nom de Sentinelle du peuple. Peu de temps après la chute du Second Empire, il prend le sous-titre « Journal catholique conservateur des Hautes-Pyrénées ».

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