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L’Écho des vallées, 24 juin 1883

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L’Écho des vallées
24 juin 1883


Extrait du journal

Le gouvernement menaçait naguère île poursuites pour fausses nouvelles les journaux qui constataient la panique des déposants de.-' caisses d’épargne. Or, la discussion a établi que la panique existait, qu’au gaspillage officiel s’étaient joints des abus particuliers, commis par les préposés de l’administration républi caine. Mais tout ce qu’ont pu dire, avec pleine vérité, les orateurs de l’opposition a moins d’éloquence que l’aveu implicite fait par le gouvernement. Il y a des vols si authentiques qu’il a fallu voter à la hâte une loi autorisant la caisse des dépôts et consignations à « faire provisoire ment et à titre rétroactif, sous la garantie du Trésor public, l’avance des sommes nécessaires pour permettre la réouverture des caisses d’é pargne dont les opérations sont suspendues, sauf à « exercer toute action en répétition et en responsabilité contre qui de droit. » Les risques existent si patents et si indé niables que le gouvernement propose la créa tion d’une assurance à l’effet de remédier aux pertes qu’ils peuvent entraîner. M. Tirard et M. Ferry trouvent tout naturel de dire aux déposants : Versez vos fonds dans les caisses d’épargne, et comme ces fonds ne sont pas en sûreté complète, vous consentirez à une retedue qui constituera un fonds de réserve des tiné à vous rembourser, le cas échéant. On conviendra que le procédé est original. Si la confiance publique n’en est point accrue, c’est que vraiment le peuple français n’a pas encore perdu sous la République les qualités spiri tuelles qui lui firent jadis dans le monde bril lante et juste réputation. Figurez-vous un banquier vous tenant ce langage : Vos fonds sont tellement en sécurité dans ma caisse que je prélève sur mes clients un droit d’assurances ; de cette façon, le volé paiera lui-même les fruits du vol. Ce banquier pourrait peut-être fermer promptement boutique ; cependant, il serait autorisé h alléguer la théorie ministérielle. Dans la discussion relative aux caisses d’é pargne, nos amis ont montré une louable mais inutile ardeur à éviter qu’il ne se commit ce que M. de Baudry d’Asson a appelé avec sa franchise vendéenne un « escamotage. » Les rappels à l’ordre ont plu sur les bancs de la droite, et l’on a pu croire un moment que le petit local allait avoir de nouveau un pensionnaire. M. Brisson, cependant, s’est arrêté sur la voie des rigueurs, et M. de Baudry d’Asson, le plus atteint, a été quitte avec une inscrip tion au procès-verbal, soit la perte de la moitié...
L’Écho des vallées (1836-1883)

À propos

L’Écho des vallées est un journal pyrénéen, qui a paru entre le 15 juillet 1836 et le 24 juin 1883. À cette date, il renvoie ses lecteurs vers une autre publication départementale, l’Avenir des Hautes-Pyrénées. Entre le 19 mars et le 15 août, à la suite de la Révolution de février, il prend le nom de Sentinelle du peuple. Peu de temps après la chute du Second Empire, il prend le sous-titre « Journal catholique conservateur des Hautes-Pyrénées ».

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