Extrait du journal
A L ESPLANADE DES INVALIDES Dès midi et demi, une foule d’ouvriers en haillons se dirigeait vois l’esplanade des Inva lides. Les abords sont occupés par de nom* breuses escouades d’agents placés sous les ordres de quatre officiers de paix. On laisse passer les citoyens manifestants du eôlé des quais. Mais les voies qui aboutissent à l’espla nade des Invalides sont absolument barrées. Les ouvriers de Grenelle, de Vangirard • sont contenus par une haie de gard eus de la paix. De temps à autre, une brigade traverse l’esplanade en biais et refoule dans les voies aboutissant les manifestants qui ne cessent de rompre les lignes des sergols. A 1 heure 45, Louise Michel fait son appa rition. Une bousculade s’ensuit, la digue des agents est brisée de toutes parts, et on entoure la grande citoyenne, qui prononce les paroles suivantes : « Il faut laisser assembler le peuple. Nous > verrons si ses ennemis oseront venir le » disperser. Nous ne sommes pas des mo#> tons que' l’on mène à l’abattoir, et si on a » le malheur dé nous charger,* nous saurons » répondre à l’attaque qui sera dirigée contre > nous. > Louise Michel n’a pas le temps de terminer sa harangue. Elle est enlevée et menée vive ment au poste. Cependant, deux gros détachements, ayant chacun à la tête un officier de paix, se sont précipités sur l’attroupement formé autour d’elle et l’ont enlevée de terre après avoir dis tribué à droite et à gauche de nombreux ho rions qui éloignent un moment la foule. Mais [>eu de temps après elle s’agglomère à nouveau, les agents chargent encore, c’est un véritable jeu de barres, les manifestants pas sent à travers les rangs des gardiens et se réunissent derrière eux. Un citoyen, qui porte une large ceinture rouge, monte sur une voilure renversée et crie : Vive la Commune ! Il est entouré, salué par des acclamations frénétiques. Il va parler, mais il est saisi sur le champ, et, au milieu de la bousculade qui suit, mené au poste. Malgré les charges coutiuuelles, les mani festants sont au nombre de 10,000 sur l’espla nade à deux heures et demie. Des groupes se foi ment, 1,000 agents cantonnés dans le Palais de l’Industrie sortent alors au pas gym nastique afin de déblayer le terrain. M. de Kératry, ancien préfet de police, qui passe tranquillement sur la bande bitumée, est bousculé dans la charge, et comme il proteste, on l’empoigne. Une bagarre a eu lieu ; nous sommes nousmêmes appréhendés au collet et nous avons grand peine à nous bure relaxer, tandis que de nombreuses arrestations sont opérées et qu’on mène au poste bon nombre de récalcitrants. — « Tombons dessus à coups de couteaux, crie alors un ouvrier déguenillé, ce sont des canailles ! » Dix agents se précipitent sur lui, il est traîné devant t’officier de paix et de là au poste. A deux heures cl demie, une charge de nombreux agents est ordonnée par M. Camescasse qui surveille du ministère de; affaires étrangères. Trois bataillons de la garde de Paris sont consignés aux Invalides, ainsi que de »x régi ments de cuirassiers, et un de chasseurs à l’Ecole militaire....
À propos
L’Écho des vallées est un journal pyrénéen, qui a paru entre le 15 juillet 1836 et le 24 juin 1883. À cette date, il renvoie ses lecteurs vers une autre publication départementale, l’Avenir des Hautes-Pyrénées. Entre le 19 mars et le 15 août, à la suite de la Révolution de février, il prend le nom de Sentinelle du peuple. Peu de temps après la chute du Second Empire, il prend le sous-titre « Journal catholique conservateur des Hautes-Pyrénées ».
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