Extrait du journal

Nous devons, en commençant, offrir' nos plus sincères condoléances à M. Ferry et a ses collègues. Ils avaient fait d’immenses prépara tifs pour réprimer le mouvement anarchiste annoncé à la date fixe du 18 mars, et le mou vement n’a pas eu lieu. Toute la police, toute l’armée de Paris et de Versailles étaient sur pied ; à plus de vingt lieues h la ronde, les troupes consignées étaient prêles à se porter en masse sur la capitale et sur les centres ouvriers. — Vous verrez, disaient les journaux officieux, avec quelle énergie et quel oubli de ses antécé dents M. J. Ferry frappera sur les perturba teurs, sans même épargner les badauds. La République est en bonnes mains et les gens du gouvernement n’hésiteiont pas à prouver que lorsqu’ils sont du côté de la poignée ils ne répugnent pas à l’emploi du sabre. Mais aucun anarchiste ne s’est montré; la veille, on avait pu ar rêter il domicile quelques révolutionnaires plus ou moins connus; il a fallu se contenter de ce succès. Un mot d’ordre a contremandé toute manifestation le jour an niversaire de la hideuse commune, et la vic toire du cabinet ressemble b une mystification. Néanmoins, les feuilles soumises ne tarissent point en félicitations. Il n’y a rien eu, disent-elles, à cause de l’énergie des mesures prises, et si l’ordre n’a pas été troublé, l’honneur en revient à ces ministres courageux qui ne sortent qu’appuyés sur la force des baïonnettes....