Extrait du journal
Paris lui-même infliger au gouvernement une leçon dont celui-ci ne peut nier la portée. A Lyon, le candidat radical M. Montheillet l’a emporté sur le candidat opportuniste M. Thévenet. Le ministère est donc battu à gauche comme à droite. I^e siège de M. Mar mot tan est occupé par un monarchiste, par un cléricalv et le siège de M. Varambon par un socialiste. MM. Ferry et Waldeck-Rousseau peuvent voir en quel discrédit on les tient eux cl leur régime. C’est, sans doute, dans l’espoir de recon quérir un peu de sa popularité qui s’en va, que le président du conseil a fait procéder à de nouveaux crochetages. L’ancien collège des jésuites à Marseille a • été envahi par la police qui, malgré les plus fermes protestations sur l’illégalité de cet attentat aussi officiel que sacrilège, a mis les scellés sur la chapelle sans même laisser enle ver le très-saint Sacrement.. Mgr Robert a rempli son devoir pastoral en se rendant en habits épiscopaux au milieu des peisécutés, et en consignant dans la lettre suivante l’expression de son indignation et de sa tristesse : Marseille, le 20 mai 1883. Monsieur le Préfet, Hier samedi, les scellés étaient apposés sur les portes de la chapelle de l’établissement de Saint-Ignace, même sur celle qu’on avait sciemment laissée libre jusqu’à ce jour. Mon but, aujourd’hui, n’est point de venir réclamer contre cette mesure inexplicable pour moi, et qui entrave l'exercice du culte dans une mai son d’enseignement dirigée par des prêtres de mon diocèse. Mais je tiens à protester contre un acte qui a violé mes droits les plus incontesta bles d’évêque. En apprenant, en effet, que le Saint-Sacre ment était resté dans la chapelle, je me suis présenté en rochet et en étole pour le retirer, avant que l'opération des scellés fût complète ment achevée. Je le dis avec un profond regret ; il ne m’a pas été possible d’accomplir cette pieuse céré monie. Cette faculté ne m’eût point été refusée en pays infidèle; elle ne fut point refusée à mon vénéré prédécesseur quand il vint, dans les mauvais jours de 1871, prendre à l’église de la Mission le Saint-Sacrement qui s’y trou vait encore après l’expulsion violente des saints religieux de cette maison. Non-seule ment les gardes civiques laissèrent toute liberté au vénérable prélat, mais ils voulurent l’accompagner avec une escorte d’honneur pendant cette sainte fonction. C’est donc un outrage inouï qu’ont commis contre la Sainte Eucharistie des agents qui, j’en suis convaincu, ont outrepassé leurs or dres sur ce point. Mon devoir de pasteur est de venir, dans toute la douleur et l’amertume de mon âme, protester contre cet acte d’impiété indigne d’une nation qui proclame la liberté des cul tes. Agréez, Monsieur le Préfet, etc. Signé : t Louis, évêque de Marseille. A cette ferme protestation se sont jointes celles de nos amis, et, l’on peut le dire, de toute la grande cité méridionale....
À propos
L’Écho des vallées est un journal pyrénéen, qui a paru entre le 15 juillet 1836 et le 24 juin 1883. À cette date, il renvoie ses lecteurs vers une autre publication départementale, l’Avenir des Hautes-Pyrénées. Entre le 19 mars et le 15 août, à la suite de la Révolution de février, il prend le nom de Sentinelle du peuple. Peu de temps après la chute du Second Empire, il prend le sous-titre « Journal catholique conservateur des Hautes-Pyrénées ».
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