Extrait du journal
- Les enterrements civils. La loi sur les enterrements civils votée en première lecture au Sénat révolte jusqu’aux libéraux du Temps. Voici ce qu’en dit ce journal : Vous allez permettre aux libres-penseurs, à ceux que l’on appelle les solidaires, de répon dre aux abus dont on se plaindra bien plus bruvaniment encore, c’est-à -dire qu’au lieu de faiie la paix religieuse vous organisez et autorisez la concurrence autour d’un cerceuil, et rendez inévitable des conflits plus violents et plus douloureux que ceux que l’on regrette aujourd’hui. La loi protège, en effet, tous les droits, sauf un seul. Elle fournil à l’individu qui est en état de tester le moyen de se donner les funérailles qu’il lui plaît. En cela, elle est juste et libérale. Mais voici un malade qui, après avoir signé un papier qu’il n’a plus à sa possession, veut se rétrac ter. Ce cas, on le sait, se présente très sou vent. A l’heore suprême, pour une raison ou pour une autre, cet homme, dont le droit est tou jours sacré, veut mourir dans la loi de son enfance. Eh bien ! le voilà condamné par la loi à ne pouvoir fai.-e celle rétractation, que par testa ment, déclaration, soit devant notaire, soit sous seing-privé avec forme testamentaire. Le droit de ce mourant, qui souvent peut à peine parler, demeure-t-il intact, gêné par toutes ces conditions? Qu’on ne dise pas, comme on a été tenté de le faire, qu’à l’heure de la mort le malade n’a pas toute sa lucidité d’esprit ni toute sa liberté, et que la loi a pour but de le protéger contre sa propre défaillance. C’est là un souci qui, de la part de la loi, nous épouvante. Elle n’a pas charge d’âmes, et ce n’est pas à elle à juger si un citoyen est dans un état normal pour exercer ses droits et en jouir.. Car c’est nier le droit que l’on veut garantir que de se réserver de dire dans quel cas chacun en peut user. D’ailleurs, si l’on entre dans cet examen inquisitorial, si l’on s’arroge le droit de juger de l'état de liberté dont jouit le mourant, ne voit-on pas qu’on donne aussi le droit aux adversaires d’attaquer les déclarations écrites qui peuvent avoir été faites sous la pression d’influences plus suspectes à bon droit *que celles de la famille?...
À propos
L’Écho des vallées est un journal pyrénéen, qui a paru entre le 15 juillet 1836 et le 24 juin 1883. À cette date, il renvoie ses lecteurs vers une autre publication départementale, l’Avenir des Hautes-Pyrénées. Entre le 19 mars et le 15 août, à la suite de la Révolution de février, il prend le nom de Sentinelle du peuple. Peu de temps après la chute du Second Empire, il prend le sous-titre « Journal catholique conservateur des Hautes-Pyrénées ».
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