Extrait du journal

Mgr Pcraud, évêque d’Aulun, a pris, jeudi, séance a l’Académie française. Mgr Penaud a parlé en grand Français et en grand évêque. Chacun s’y attendait, et ce n’est point sur les qualités d’écrivain ou de penseur qui distinguent l’évêque d’Autun que nous voulons insister a cette place. Nous devons retenir la haute portée de cette élection : elle nous apprend qu’en dépit des tristesses de l’heure présente, il ne faut jamais désespérer de son temps ni de son pays. Alors que le prêtre, l’évêque, sont chassés par le pouvoir de toutes les commissions et de tous les conseils officiels, l’Académie française s est honorée eu rendant a l'épiscopat, a I Eglise, b la Religion elle- vême, un solennel hommage. Mgr Perraud n’a point dissimulé cet aspect honorable de son élection. De très nobles et très éloquentes allusions, soit dans le discours du récipiendaire, soit dans la réponse de M. Camile Roussel, ont fait de cette séance académique une solennelle protes tation conire la situation qui est faite dans ce pays-ci h la Religion et b la Liberté. — On n’est pas optimiste a l’Institut. Il est d’ailleurs agréable de constater que le public intelligent, lettré, savant, a des tendances marquées vers une salutaire réaction. Les avocats choisissent, pour bâtonniers, dans les grands barreaux, des conservateurs ou des chrétiens. • Les sociétés savantes recherchent les spiri tualistes. L’académie accueille les robes proscrites. Ce sont la de consolants symptômes. Il est doux de penser que l’esprit et le bon...