Extrait du journal

QUE SERA 1912? —0— Je ne crois pas aux préssentiments et c’est fort heureux pour ma tranquillité, car je vois sous de noirs auspices l’année qui commence. Qu’on envisage l’avenir au point de vue intérieur ou extérieur, il ne semble guère engageant. Le pays, en effet, traverse uae crise dont on ne peut sans mauvaise foi nier l’acuité. Le favoritisme, les abus de toutes sor tes, l’exagération des dépenses publiques, l’ajournement des réformes au sujet des quelles on avait fait tant de promesses aux électeurs, la cherté de la vie, la crise qui frappe l’industrie et le commerce, les lois multiples qui paralysent l’action des citoyens et les vexent, tout cela cause d’un bout à l’autre de la France un ma laise général, malaise d’autant plus péni ble qu’ou ne voit pas très bien comment les choses tourneront....