Extrait du journal

— Pourquoi donc pas ? Un vrai légionnaire de la Légion, est ce que ça ne sait pas tout? Est ce que ça n'a pas fait de tout? Je suis tout cela que vous venez de dire, et bien d'autres choses encore, Mademoiselle ! Peu à peu, il était sorti de sa torpeur, ses yeux, moins ternes, s’animaient, sa tête se redresssit, n’accablait plus l’épaule — Eh 1 mais, qu’êtes vous encore, s’il vous plaît ? demanda la Jeune fille, pour se prêter à cette occasion de lui faire retrouver un peu d’entrain. — Devin, s’il vous plaît, Mademoiselle. Devin pour vous servir. Je dis la bonne aventure... — Et vous dévoilez l’avenir ? — Dans la main. Voulez vous me confier la vôtre ?... Il tendait vers elle ses longs doigts Jaunes parcheminés tout annelés d’exostoses, et son poignet, hors de la manche de vareuse où il dansait, n’avait plus que les deux os du sque lette. La jolie infirmière ouvrit toute grande la main qu’il lui prenait, et 11 la retourna dans la sienne, examina toutes les lignes, jusqn aux moindres stries, pendant de longues minutes, sans prononcer un mot. Etait-il sérieux ou ne l’était il pas ? Sincère ou comédien ? Etaient-ce véritablement les mystères de la chiromancie qui l'absorbaient ? Etait-ce uniquement à cette main ou à la jolie propriétaire de cette main qu il pensait ? Comparait-il (es destinées de ces deux mains, la sienne à lui, la sienne à elle, dont i’unetenatt l’autre et qui probablement ne la tiendrait plus Jamais ? Cette pauvre main terreuse, * Ut...