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L’Écho nogentais, 23 mars 1905

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L’Écho nogentais
23 mars 1905


Extrait du journal

pour ses articles du Mot d'Ordre. Il s’évada de Nouméa, on sait comme. Rentré à Paris après l’amnistie, il fut élu député, se jeta à corps perdu dans le boulangisme, fut de rechef condamné et amnistié, et aujour d’hui, après tant de vicissitudes, malgré ses soixante-quinze ans bien sonnés, con tinue avec tout autant de verdeur son rôle quotidien de journaliste d’opposition quand même. On continuera longtemps à discuter sur les origines de ce mouvement fiévreux de la Commune, déterminé par tant et de si diverses causes. On en discutera jusqu’au jour où on finira par se rendre compte 3u’ii est impossible d’analyser les causes e certaines fièvres et leur marche, faute de pouvoir s’imprégner suffisamment du milieu où elles se sont signalées. Il y a pourtant des points acquis sur la genèse et sur le développement du mouve ment communaliste, parce que ce sont des points de fait. Ainsi, l’on sait que si M. Thiers n’avait pas eu son bagage d’histo rien, il n’aurait pas abandonné Paris à lui-même pour se retirera Versailles avec le gouvernement régulier dont il était le chef et avec la force publique. Autrement, les suites des journées du 17 et du 18 mars eussent pris une physionomie différente. Mais il fut tout de suite hanté de l’exemple du plan qui avait si bien réussi à Vienne, en 1848. L’émeute commençait aussi à s’em parer de la capitale autrichienne, le géné ral en chef Windischgrootz, qui avait peur pour le moral de ses troupes du coutact révolutionnaire, les fait sortir de la ville et entraîne l’empereur avec lui pour le ra mener à quelques jours de là triomphant par la force ralliée et reprise en mains. C’est le plan qu’adopte M. Thiers. Le 18 mars, vers une heure et demie à peu près, ayant reçu les rapports des généraux en gagés le matin dans l’émeute, il ordonne au commandant en chef d’établir son quartier général à l’Ecole militaire, de rallier aussi vite que possible toutes les troupes et d’évacuer Paris, sans tenter de résister davantage pour ne pas voir l'ar mée, désorganisée et démoralisée, passer à l’insurrection. « Cette grave résolution, dit Charles Ynarte dans son livre très documenté. Les Prussiens à Paris et le 18 Mars, est notifiée de la façon la plus énergique et poussée avec une très grande rapidité de décision; on sent une ferme couviction chez le chef du pouvoir, qui allègue même, à ce sujet,des exemples tirés de /’Histoire contemporaine. » Mais la rentrée dans la Capitale fut plus difficile et il y eut malheureusement plus de sang versé et plus de ruines que dans le précédent historique. Georges ROGIIER...

À propos

Lancé en 1845, L'Écho nogentais était un journal hebdomadaire publié à Nogent-sur-Seine. Soumis au silence pendant la Seconde Guerre mondiale, le journal réapparaît à partir de 1947. Il cesse de paraître en 1956.

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