Extrait du journal
cités par le ministère public, 113 par la partie civile et 37 par les accusés. La première audience a été consacrée à la lecture d’un acte d’accusation très long et très monotone. DEUXIÈME AUDIENCE La deuxième audience s’ouvre le 27 no vembre sur l’appel des témoins. C’est un long défilé de personnes appartenant à toutes les conditions et à toutes les profes sions. La plupart répondent à l’appel de leur nom ; il s’en trouve cependant près d’une centaine qui ne comparaissent pas ; certains sont décédés, d’autres malades, plusieurs ne produisent aucune excuse. M. Constans, assigné comme témoin, a excipé d’une maladie qui l’aurait opportunément frappé, peut-être a-t-il craint qu’on n’évoquât des souvenirs désagrégés; il semble cepen dant qu’ayant été, en 1885 et en 1887, le grand organisateur des fraudes électorales, son absence n’étonne personne ; ce qui étonne davantage, c’est que l’ancien préfet, M. Cohn, n’ait pas été cité. 11 a été nettement accusé d’avoir connu et favorisé les fraudes commises. Il eût été intéressant de le con fronter, du moins, avec Mascaras, ne fût-ce qu’à titre de renseignement. Mascaras est là, toujours à son banc, l’air ironique, et il ne semble pas disposé à mé nager ceux dont il est la victime après avoir été leur agent. Les autres accusés ont des airs malheu reux et affaissés, et rien qu’à les voir, on comprend qu’ils étaient bien incapables d’organiser cette série de fraudes habile ment machinées et que les révélations de Mascaras ont fait connaître. L’appel des témoins dure plus de deux heures, enfin il est achevé et le Président s’adressant aux jurés, leur explique, pour la clarté des faits, quelle est la façon de procéder aux élections, comment les listes sont établies et la nature des accusations portées contre les inculpés. 11 relate tout l’historique de l’affaire. Dans ce petit cours de pratique électorale et ce résumé de l’affaire, ce qu’il faut rete nir, c’estque, si la municipalité deTouIouse n’est pas poursuivie, c’est que le délit est un délit électoral qui se prescrit par trois mois ; on n’a retenu que les faits de faux et les individus qui sont convaincus de les avoir commis. Après cet exposé, qui dure près d’une heure, un des jurés demande quel pouvait être l’intérêt des inculpés à opérer ces faux. Interrogatoire de Boyer Interrogé le premier par M. de Parade, Boyer se reconnaît coupable d’avoir sub stitué, après la clôture des listes, 26 noms d’électeurs à ceux qui existaient précédem ment et qui avaient été enlevés par des grattages ou des procédés chimiques. Il avoue également avoir commis tous les faux relevés sur les procès-verbaux de sections afférents aüx élections du 1er mai 1892, manœuvre qui avait pour but d’abais ser le chiffre de la majorité et de modifier les résultats du scrutin. C’est à la mairie, le lendemain des élec tions, que Boyer a commis ces fanx. Boyer reconnaît aussi avoir recopié un...
À propos
Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.
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