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L’Écho rochelais, 1 octobre 1841

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L’Écho rochelais
1 octobre 1841


Extrait du journal

LA ROCHELLE. La polémique de nos grands confrères de Paris, dont nous avons fait ressortir le vide et blâmé les funestes tendances, semble de plus en plus vou loir confirmer les assertions que nous avons avan cées sur son compte. Chaque jour, elle prend un caractère d’étroitesse plus marquée, chaque jour elle entre plus avant dans de domaine de la per sonnalité. Pendant un mois , nous les avons vus déblatérer sur les troubles des provinces, sur les rassemlcmens de la capitale, s’attaquer, s’incriminer, sc prendre corps à corps à propos de doctrines mal définies, de questions mal posées, mil interpré tées , s’armer les uns contre les autres de lam beaux de phrases, prendre acte d’un mot lâché par inadvertance ou jeté en avant comme une sentinelle perdue, ou bien encore préparé comme ta botte que cache adroitement la feinte d’un tireur habile. De tout cela qu’avons-nous appris ? Le voici en quelques lignes. Pour les uns, le gouvernement de la chose publique devient impossible," au point où en sont venues les choses ; la législation existante ne suffit plus pour comprimer l’effervescence des esprits, et les lois de septembre elles-mêmes, impuissantes contre l’audace des partis et le dévergondage de la presse opposante, doivent céder la place à un auxiliaire un peu plus énergique. En un mot, il ne faut pas moins qu’un tout petit coup d’état pour donner satisfaction à la grande colère de ces messieurs. Les autres devaient nécessairement aller aussi loin dans le sens contraire. L’occasion était trop belle : ils ne l’ont pas laissé échapper. On offrait au pouvoir deux précipices : d’une part on l’engageait à recourir à des mesures ter rifiantes ; d’autre part on s’insurgeait contre les moyens de répression qui lui sont fournis par une législation exceptionnelle , extraordinaire. Le pouvoir a pris un quasi mezzo-terme : il s’est con tenté de ce qui est, c’est déjà bien raisonnable ; il s’est cuirassé des lois de septembre renforcées de deux circulaires aux procureurs-généraux, pour les engager à faire de ces douces lois une appli cation un peu plus rigoureuse que par le passé. Rémédiera-t-on au mal qui ronge la société par celte recrudescence de mesures acerbes?Nous ne le pensons pas. La presse hostile au gouverne ment en recevra sans doute quelque atteinte ; on pourra bien, pour quelque temps, intimider les assassins, réduire sinon à une impuissance complète, du moins à une action moins redou table les insensés qui rêvent le triomphe d’un système désovganisatour ; mais le principe du dé sordre matériel et moral restera toujours subsis tant, le malaise des esprits survivra au milieu de...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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Données de classification
  • grand-pierre
  • hardy
  • guizot
  • f. boutet
  • prévost
  • rochelle
  • france
  • hortense
  • paris