Extrait du journal

toujours incognito. Mais il n’y a pas d’inconnu, disait on jour une jolie femme ; l’inconnu est celui qu’s.i connaît le mieux comme celui dent en parle avec le plus d’indiflefénee est toujours le moins indifférent. Valérie cacha les présents à la malade et à Antenia; elles ne se doutèrent de rien. Mais vers le milieu de la journée, lorsqu’Àntonia était au loin et la mère assoupie dans la se conde pièce, Valérie ouvrait la petite caisse et essayait avec un plaisir infini un chapeau rose, un mante let blanc brodé qui allaient si bien avec la robe neeve faite pour la promenade au bois et qu’on n’avait pas remise depuis ce jour-là. Le temps devenait chaque jour plus favorable à la promenade et le soleil plus brilla,il invitait à sorir, né fûtce que pour se servir de cette charmante petite ombrefle, qui était venue aussi on ne sait d’oà. Il est à remarquer que les présents étaient en général de nature à ne se produire qu’au dehors de la maison et faits par conséquent pour don ner l’envie de n’v point rester. Aussi, un beau jour où la malade dormait, où Antonia était bien loin, Valérie des cendit seule l’escalier, et ce ne fut pourtant pas sans une certaine émotion... Elle marcha d’abord assez vite sur la contre-allée de la belle promenade des Champs-Elysées; elle voulait avoir l’air d’être pressée d'arriver, afin de don ner l’idée d’une course nécessaire ; mais elle eût été bien embarrassée si on lui eût demandé le but de cette marche affairée ; on ne la lui demanda pas. La seule personne qui eût pu l’interroger était un élégant jeune homme qui se trouva tout à coup devant elle, mais qui savait sans doute pourquoi elle était là, car il n’eut pas la moindre idée de s’en informer. 11 offrit son bras. Ôn Hésita à le prendre; mais il marchait si près de Valérie, qu’au bout de quelques instants, sans savoir comment cela s’était fait, le bras de la jeune fille s’appuyait sur celui de Jules de Ronand, La promenade dura peu , mais elle se renouvela le lendemain et les jours suivants. Un jour, ne voilà.—%—il pas qu’on lien-...