Extrait du journal

. royauté va se trouver misé en demeure de recruter dans ses rangs les membres d’un nouveau Cabinet, à moins qu’elle ne se décide à dissoudre le Parle ment. Mais cet expédient lui réussira-t-il et le scrutin national enverra-t-il à la Chambre une majorité fer mement résolue à soutenir la politique qui vient d’essuyer un si terrible échec ? C’est pour Le moins douteux. En attendant qu’elle prenne une décision sur ce point, la royauté essaye de constituer un de ces Cabinets d’affaires et de transition dont la tâche à peu près exclusive est de diriger les services admi nistratifs et d’en assurer la marche régulière. Mais déjà trois tentatives dans ce but ont été faites sans succès, tant'la position est devenue dillicile, et per sonne n’eSt envieux d’accepter, même provisoire ment , un héritage grevé d’une effrayante responsa bilité : responsabilité devant l’antagonisme et la surexcitation des passions politiques, devant l’état désastreux des finances, devant les soulèvements réactionnaires et les désordres engendrés par la guerre civile dans les provinces méridionales. Ou nous nous trompons fort, ou l’Italie, après avoir usé ses hommes d’Etat les uns après les autres sous le fardeau de sa politique, est menacée d’une crise plus violente et plus dangereuse que toutes celles quelle a déjà subies. H. Rioubland. On assure que dans un conseil tenu à Windsor, la reine Victoria aurait formellement décliné la cou ronne de Grèce pour le prince Alfred. Les réflexions suivantes du Times semblent êtrê la conséquence de cette décision. L’acceptation de la couronne hellénique par le prince Alfred est hors de cause. Il est étrange que les Grecs, connaissant les instincts politiques de l’Angle terre, aient pu croire que des hommes d’Elat an glais mettraient un fils de la reine Victoria sur un trône révolutionnaire , chez un peu étranger. Le peuple anglais, si circonspect, n’aimerait pas qu’ün conseil de régence, agissant au nom du prince, l’impliquât dans des intrigues étrangères , et qu’on abusât, dans un but politique et financier, du nom de la famille royale. L’acceptation du prince Alfred nous ferait porter la responsabilité des conflits de race et de religion toujours prêts à éclater en Orient. Ensuite, il ne serait pas convenable que le frère du loi d’Angle terre régnât sur un pays comme la Grèce. Le nou veau roi devrait devenir le chef du mouvement na tional et religieux. Il devrait monter sur un trône pauvre pour conquérir un trône riche. S’il résistait aû mouvement, il Serait bientôt chassé par une nou velle révolution. L’acceptation du prince Alfred ferait, en outre , surgir d’importantes questions internationales. La convention de 1830 barre le chemin au prince Al fred et au duc de Leuchtemberg. Bien que le pro tocole n’eût en vue que l’époque où le roi Othon monta sur le trône, il n’en reste pas moins morale ment obligatoire....