Extrait du journal

Les journaux de Paris sont remplis, depuis deux jours, de détails intéressants sur la solchnité <]lii a eu lieu pour l’inauguration du Boulevard du Prince Eu gène. Tous s’accordent à reconnaître que celte fêle a été magnifique el qu’elle s’est accomplie dans un ordre parfait, au milieu des acclamations popula res. Elle a pris un caractère national. Les provinces y comptaient un grand nombre de représentants. Sur tout le parcours des Tuileries au Boulevard du Prince Eugène, dit une de nos correspondances, les vivats retentissaient ; ils montaient de la rue , ils descendaient de tous les étages supérieurs; la voix du travailleur soulevant sa casquette se confondait avec celle du bourgeois ôtant son chapeau ; les femmes agitaient leurs mouchoirs au passage du cortège. Il y avait là comme un plébiscite par acclamation. La belle ordonnance de la fête, la richesse des dé corations qu’avaient reçues les estrades où devaient prendre place l’Empereur et son brillant état-major, l’immense agglomération des spectateurs et des troupes de toutes armes, présentaient un coup d’œil impo sant, admirable. La cérémonie d’inauguration s’est ouverte par deux discours prononcés par M. le Préfet de la Seine el par M. Dumas, sénateur, président du conseil municipal. Le premier a fait le tableau des embellissements, des améliorations de Paris el a fait ressortir les avantages qui en résultaient au point de vue de la dignité de la ville cl du bien-être des habitants, particulièrement des classes ouvrières. Le second a offert à l’Empereur l'hom mage de la reconnaissance de la ville « pour la haute et féconde initiative qui maintient le travail , assure à la population les meilleures conditions de l’hygiène, amène partout la lumière, Pair et Peau, et satisfait les intérêts moraux du peuple eu même temps que ses intérêts matériels. » L’Empereur a répondu aux deux orateurs. On re marquera qu’en dehors des aperçus généraux et des considérations spéciales à la construction de la nou velle voie parisienne, S. M. a résumé dans quelques mots son opinion sur la réforme si vivement attendue de la Boulangerie, et sur l’utile institution du prêt au travail, fondée et organisée par l’Impératrice. Il faut applaudir aussi à la pensée qu’a eue l’Empereur de refuser l’hommage qu’on voulait rendre à la mémoire de sa mère en inscrivant son nom sur un des boule vards, et d’avoir exprimé le désir que ce boulevard portât le nom d’un simple ouvrier du faubourg SaintAntoine, devenu le bienfaiteur des classes laborieuses, et le promoteur d’un immense progrès industriel. 11. ItlOLBLANI). Voici le discours de l’Empereur : Monsieur le Préfet, Messieurs les Sénateurs, Messieurs les Membres du Conseil municipal, « J’ai voulu présider à Vinauguration de ce nou veau Boulevard , pour vous remercier de votre in fatigable dévouement aux intérêts de cette grande Cité. « Transformer la Capitale , en la rendant et plus vaste et plus belle, ce n’est pas seulement y cons truire plus de maisons qu’on n’en abat, fournir du travail à une foule d’industries diverses, c’est en*...