Extrait du journal

LA ROCHELLE. Dans la dernière session du Conseil général, la com mission chargée de faire un rapport sur le pont de Saintes , a été d’un avis conforme à celui que nous avons exprimé plusieurs fois sur celle question importante. En reconnaissant la nécessité où l’on se trouve de remplacer l’ancien pont en pierres dont le tablier est "beaucoup trop étroit, puisque deux voilures n’y peuvent pas passer de front, et qui, composé de huit ou neuf arches , n en olîre qu’une seule peu sûre et peu commode à la navi gation , la commission s'est demandé si, dans I intérêt général on>urait dû construire un pont en fil de fer ou un pont en pierres. Sur ce point elle a été d accord avec le Conseil municipal de Saintes , avec une notable partie des habitans do celte ville, et avec plusieurs hommes de l’art qui adoptent ce dernier mode à l’exclusion du premier. Elle a reconnu qu’un pont suspendu qui sera traversé par trois grandes routes royales, qui sera jour nellement parcouru par plus de 200 voitures ou chariot de roulage, qui doit lier la ville à un faubourg renfermant plus du quart de la population de la commune, et dont la largeur ne doit pas avoir plus do 5 mètres, ne peut suffire à un mouvement aussi considérable et présente tous les inconvéniens do l’ancien pont, sans offrir comme ce dernier des garanties réelles de durée et de solidité. & En rapprochant la dépense d’un pont en fil de fer de celle d’un pont en pierres, dans un pays de carrières comme la Sainlonge , la commission arrive il conclure une différence de 50,000 fr. i» peine , différence bien faible et qui, fût-elle plus considérable , ne devrait pas faire reculer devant la pensée de donner satisfaction à une ville qui, depuis la chûte du pont suspendu , tremble pour ses intérêts, son commerce et sa propre conser vation. Sur la question de savoir si par ce motif que les câbles en fils de fer se sont rompus , on doit solliciter la substi tution d’un pont en pierres, la commission, arrêtée sans doote par l’idée des dépenses considérables qui ont déjà été faites, ne croit pas pouvoir se prononcer avant qu’un examen consciencieux et officiel des travaux ait constaté s’ils ont ou non la solidité nécessaire pour garantir la sûreté du tablier qu’ils sont destinés à supporter. En conséquence, et par le motif tiré du mauvais état où se trouvaient les piles et les calées même avant l’éta blissement du tablier, la commission propose au Conseil général de réclamer cette inspection de la justice du Ministre des travaux publics. Par suite de ces explications, le Conseil, s’occupant seulement de ce qui est relatif au désir manifesté par les habitans ài Saintes et la commission , de voir substituer un pont en pierres au pont projeté en fil de fer, et de la demande qui a pour but d obtenir que la chaussée du quai en aval du poht, soit élevée de 50 centimètres, prie M. le Ministre des travaux publics, dans le cas où les constructions actuelles devraient être détruites, de vou loir bien substituer an projet du pont en fil de fer, celui d’un pont en pierres, et dans tous les cas de faire élever de 50 centimètres le quai qui se trouve sur la rive gauche au-dessous du point indiqué pour établir l’assiette du pont. En faisant cette double demande, le Conseil général prie instamment M. le Ministre d’exiger de MM. les Ingénieurs des pools-et-chaussées que les travaux du pont, qu’il soit construit en pierres ou en fils de fer , soient conçus et di...