Extrait du journal

A la Chambre des députés : M. de Freycinet. — J’ai la douleur d’an noncer à la Chambre la mort de M. Paul Bert, mort au champ d’honneur. La France perd en lui un de ses enfants les plus dévoués, et lo gouvernement un de ses collaborateurs les plus actifs. (Mouvement prolongé.) M. Casimir Périer, président. — La Cham bre sent vivement la perte que la France vient de faire. La France n’oubliera pas les service^ rendus par M. Paul Bert, qui avait accepté un poste où l’honneur et la gloire s’achètent au prix de la vie. (Applaudissements.) La séance est levée en signe de deuil. Le Tonkin est et sera pour la France un vaste cimetière ; tous ceux qui voudront résider dans ce pays, soit pour l’apaiser, soit pour le conquérir, seront dévorés par le climat. La France a fait une acquisition ruineuse et meurtrière ; on le voit bien aujourd’hui, mais il parait que la sagesse républicaine consiste à garder les colonies que l’on a, même quand elles ne valent rien ! * * ♦ Voici le texte du télégramme adressé par le président du Conseil à Mme Paul Bert : Paris, le 11 novembre 4886. Madame Paul Bert à Hanoï, Je suis l’inlerprôle du Gouvernement tout entier en vous exprimant la profonde douleur avec laquelle nous venons d’apprendre le malheur irréparable qui vous frappe. La Chambre des députés, à laquelle j’ai fait immédiatement celle cruelle communication, s’est associée à nos sentiments et a levé la séance. Puissent ces témoignages adoucir l’amertume de votre désespoir. Signé : Ch. de Freycinet. Le successeur de M. Paul Bert est tout désigné, c’est Jules Ferry !...