Extrait du journal

par votre famille, vous avez mené une sage con duite et su faire vos premiers pas dans le monde, sans le secours de personne. Vous aimez ma fille , ma fille vous aime, je consens à vous unir ; mais comme les 1,800 que vous donne le banquier chez lequel vous ôtes employé ne suffisent pas pour faire face anx dépenses d’une femme et de son mari , ce u’est qu’à la condition expresse que vous obtien drez remploi que l’on vous fait espérer, car vous ne l’ignorez pas, je n’ai point de dot à donner à Héloïse. — Mais, maman , s’il n'obtient pas cet emploi, en sera t-il moins lui ? — Oui , ma fille, il sera toujours lui, toujours le bon jeune homme que j’aime , mais dépourvu de l’aisance qu’il faut néces sairement posséder pour être heureux en ménage — Oh madame ! pour deux jeunes mariés il faut si peu. — Oui, monsieur, la première année et tant que dure l’amour, car il tient lieu de bien des choses. Mais quand il est parti... — Maman, que dites-vous là? — Je le sais bien ma fille. Quand l’amour est parti et que pour le remplacer vient le besoin des distrac tions , il faut de l’aisance pour se les procurer. — Jamais Héloïse et moi nous n’en aurons besoin pour la cause que vous dites là, car nous nous aimerons toujours, et de la même manière que nous nous aimons aujourd’hui — Certainement, ma bonne mère. — Soit mes eufans, cependant je ne m’y fie qu’à demi; pour votre bonheur à tous deux et ma sécu rité à moi, je crois devoir maintenir ma condition et je la maintiens. — Au demeurant, elle ne sera pas difficile à remplir. Écoutez pour la quatrième fois a lettre de l’excellent général D. mon protecteur :...