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L’Écho rochelais, 19 mai 1843

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L’Écho rochelais
19 mai 1843


Extrait du journal

En se consolant sans doule de n'avoir pu donner avant nous le Tableau des affaires de la Cour d’Assises et les faits relatifs à l’une des causes qui vont être portées devant le jury, un journal — pourquoi ne le nommerionsnous pas ?— la Charente-Inférieure semble vouloir nous régenter du ton tranchant, dogmatique et prétentieux qui lui est habituel. Il ne fait pas seulement notre procès, il fait celui des procureurs du Hoi et des avocats. De son argumentation il résulte, en effet, que les uns ne voient dans les accusés que des coupables, taudis que les autres ne voient en eux que des innocens. L’auteur de l’article parait avoir une connaissance approfondie de la matière, et à voir la façon tout exclusive doul il se prononce, on dirait qu’il a passé par là... Ce n'est pas que sous un point de vue son raisonne ment manque de justesse. Comme lui, nous pensons que la publicité donnée à un acte d’accusation, avant la dé cision du jury, peut avoir dans certains cas de fâcheuses conséquences. Aussi, avons-nous eu soin jusqu’à ce jour, dans les affaires de quelque gravité, de n’ouvrir nos co lonnes à ces sortes de docuinens qu'à une époque où leur publication ne pouvait avoir d'influence sur le jury. Le fait d’acquittement ou de condamnation suivait de près d’ailleurs la mise au jour des griefs articulés dans l’acte d’accusation. Quant à ceux qui concernent le maire de la com mune de Benon, et que nous avons reproduits dans notre dernier numéro, ils sont l’expression pure et simple de faits avoués par l’accusé lui-même. Nulle trace de partialité par conséquent n’y apparaît. Il y a pins : on y fait connaître la déclaration justificative de l’accusé, déclaration de laquelle il résulte que la crainte d’une collision entre les habitans de la commune et les gens de Mme Cayla aurait été le mobile de sa conduite. Et le document cité par nous ajoute : « Si des témoins dé posent de celte disposition des esprits, il en est d’antres dont les déclarations tendent à en démentir l’existence. » Voilà le pour et le contre établi : quoi de plus impar tial , de plus conforme aux lois de la modération et de la justice ! La Charente-Inférieure a donc été mal inspirée en pre nant ce fait particulier pour base d’un attaque contre nous. Qu’elle fasse profit de la leçon qu’elle prétend nous donner. Elle en a besoin , car elle doit se souve nir qu'en matière d’opinions intempestives et de publi cations anticipées, c’est elle précisément qui ne suit pas toujours les règles de la prudence. Pour le démontrer le passé pourrait nous venir en aide ; mais nous aimons mieux attendre les preuves que l’avenir nous réserve. Nous n’attendrons sans doute pas long-temps. Un habitant de la commune de F*** nous adresse les observations suivantes : « Dans les campagnes, il n’est pas rare, do voir ça et là, au fond des fossés qui reçoivent les eaux des routes royales et départementales, croître des arbrisseaux qui viennent plus ou moins grands, selon qu'il plaît à l’au torité de les laisser végéter. Il semble que ces arbres dussent appartenir au propriétaire des terrains qui les...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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