Extrait du journal

Question fin Collège. Après trois a osées d'attente, de vicissitudes, de dé marches et d’instances diplomatiques, ta question du Collège vient enfin, on peut le dire, d'être résolue, et résolue b notre détriment. Le secret de la peosée que le ministre s’efforçait de teuir renfermée au-dedans de lui, s’est enfin dégagée des ombres dont elle s’envelop pait , et la mauifestation de cette pensée proclame le triomphe de la duplicité sur la bonne foi. Tout est dit : le fit qui tenait l'épée de Damoclès suspendu au-dessus de notre tète s’est rompu ; nous devons désormais re noncer b nos prétentions, b nos espérances , il l’idée de voir s’accomplir des promesses aussi séduisantes que trompeuses, et d’après le peu de place que tiennent dans les avenues du Pouvoir ceux qui représentent nos inté rêts à Paris, mm n’avons pas même la consolation de nous écrier comme Buridao : Mien joué. Marguerite! A toi la partie ; b moi la revanche ! — Véritablement, si M. Villemain n’est pas un grand homme, c’est du moins un homme habile.... Dans cette circonstance , le devoir de la presse indé pendante n’est pas seulement de protester avec énergie contre la conduite tenue S l'égard d’une cité généreuse, mais de dérouler la série des actes qui se sont accomplis, mais de parcourir avec le flambeau ne la vérité les routes tortueuses dans lesquelles s’est engagé le Pouvoir, pour «arriver h son but. Il faut que le mérite des œuvres de chacun éclate à. tous les yeux. Un iniuistre peut bien , pour satisfaire des vues d'égoïsme et de conservation personnelle , soumettre les eogageinens qu’il a pris aux régies d’un inconstant caprice, et sacrifier les intérêts d’une ville à do redoutables influences; mais il convient de faire connaître comment ou procède en pareil cas ; l’opinion publique s’édifie souvent à surprendre les hommes do Pouvoir eu déshabillé. Toutefois nous ne retracerons point ici, dans tous ses détails, l’historique de l’affaire du Collège. Les divers iocidens auxquels elle a donné lieu ont été signalés il mesure qu’ils sc sont produits, et l’on sait ce qui s’est passé depuis l’heure où , sous l’influence des encooragemens réitérés du ministre de l'instruction publique, la première pierre d’un vaste établissement a été posée, jusqu'au moment où l’édifice a été prêt il recevoir une destination spéciale Des faits récens, décisifs , dominent des faits depuis long temps accomplis. Dans celte longue suite d’efforts tentés pour élargir parmi lions la carrière de l’instruction , d’espérances presque aussitôt détruites que conçues, de vœux contrariés, de projets, de com binaisons soumis au ministre, acceptés, puis modifiés, puis ajournés , puis repoussés ; dans cette période semée de tant de traverses et de tribulations, une seule faute fut commise par la Ville ; nous l'avons révélée sans dé tour; elle fut grave, elle constituait un acte de haute imprudence, et si nous la rappelons aujourd'hui, c’est pour montrer que nous ne cherchons pas à pallier nos torts, afin d’avoir occasion d’exagérer ceux qu'on a eus Ji notre égard. Cette faute fut de voter les fonds néces...