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L’Écho rochelais, 21 mars 1843

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L’Écho rochelais
21 mars 1843


Extrait du journal

Non, vos cœurs ne se dessèchent point en faisant couler des laveurs nouvelles. Plus elles ont été douces ces consolations que vous avez déjà goûtées en essuyant des larmes amères, plus vous allez être heureux, en vous unissant pour adoucir des blessures aussi douloureuses que profondes. • Nous le savons, N. T. C. F.,'et rien ne nous flatte plus que de pouvoir vous rendre cet hono rable témoignage, loin d’être importunés par nos sollicitations, vous avez souffert de ce qu’elles étaient retardées de quelques jours. Nous bénis sons le ciel de cette louable disposition qu’il vous inspire, et nous y trouvons pour vous un gage do salut qui nous rassure au milieu des craintes que fait naître la perversité de ce triste siècle : car l'aumône, dit l’Esprit Saint, courre la multitude des pèches, et les fuit disparaître. Nous n’essaierons pas de vous retracer tout ce qu’avait d’eflroyable la scène désolante qu’a pré sentée la principale ville de la Guadeloupe. La matinée du 8 février semblait offrir l’assurance du plus beau jour : tout était riant, calme et tranquille. La plupart des habitons, vers les onze heures du matin, se disposaient à des fêtes bril lantes. Hélas I ces préparatifs de plaisirs ont été subitement changés en catastrophes funèbres. Une commotion jusques-lù inouïe est venue porter l’a larme dans tous les cœurs. La terre, ébranlée jusques dans ses fondemens,' annonçait , par d’horribles secousses , l’inquiétude d’une flamme meurtrière qui allait s’échapper de son sein, et traîner, sur son passage, la désolation, le trépas et le deuil. En moins de deux minutes, une riche et élégante cité a vu crouler avec fracas tous ses édifices, et a perdu presque la moitié de ses habitans. Ceux qui ont survécu au désastre de leurs frères, enviaient, en quelque sorte, la des tinée de ceux qui venaient d’être ensevelis sous des ruines, engloutis dans des abîmes, et con sumés par des flammes dévorantes. Hélas! ce sol naguères si hospitalier et si fer tile a perdu tout-à-coup ses ressources et ses tré sors ; ce ciel si beau et si pur n’a plus laissé voir que des feux consumans, des nuées de soufre, de fumée et de poussière. Les champs ravagés, les récoltes détruites, les fortunes anéanties : voilà le spectacle offert en ce moment par une de nos plus florissantes colonies. Heureux encore si des monstres , à figure humaine, n’étaient pas venus mettre le comble , par leurs brigandages , à cette générale désolation ! Mais le ciel consolait , en même temps, les âmes affligées par le contraste frappant de quelques anges de la terre qui, sauvés miraculeusement, se rencontraient partout où il y avait quelque besoin pressant à soulager, quelque...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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