Extrait du journal

La chambre des députés a pris en considération les deux propositions ayant pour but l’intérêt vinicole et dont noos avons donné lo texte, il y a quelques jours. En venant soutenir à la tribune ces deux propositions', M. Mauguin n’est point resté dans le cercle étroit qu’elles semblaient, au premier apeiçu, l’obliger à parcourir; il a soumis à un examen sérieux , approfondi, notre lé gislation financière et découvert courageusement les plaies de la propriété, ce qui l’a conduit à tracer le tableau de la position sociale tout entière. La chambre a écoulé avec un vif intérêt les dêveloppemens de l’orateur. Il résulte du discours de M. Mauguin que le revenu de là propriété immobilière en France , dont le capital représentatif est de 45 milliards , était évalué , en 1820, à 1,580 millions ; il est aujourd’hui de 1,81)0 millions. Les impôts la grèvent de 722 millions ; le chiffre des inscriptions hypothécaires monte h 13 millions , repré sentant 650 millions d’impôt. Restent 442 millions qu’ab sorbent et au-delà les charges communales , les dettes chirographaires , etc. Tel est le bilan de la propriété. Il prouve évidemment que la France s’endette , et cela vesser! surtout d’un fait incontestable ; c’est que , de 4832 à 18:0, et la proportion est la même depuis cette époque , l’inscription hypothécaire s’est accrue de 154 millions par an. D’après M. Mauguin, ces résultats ont pour cause : 1". Une mauvaise assiette de l’impôt, qui favorise exclusivement le banquier et le capitaliste , au détriment de l’agriculteur et de l’industriel ; ‘2U. Une mauvaise organisation de l’industrie ; 3°. Une mauvaise organisation du commerce et de l’argent. Cette manière consciencieuse et large de poser les bases d’une réforme, prouve assez que M. Mauguin déserte le terrain d’une politique inféconde pour se placer sur celui des questions sociales. C’est un noble et bel exemple qu’il donne b tous ces prétendus hommes d’état qui, depuis tant d’années, se repaissent de creuses théo ries politiques , et qui sacrifient à des intérêts de partis les grands intérêts de l’agriculture , du sol, source fé conde , inépuisable du bien-être des peuples. Espérons que cet exemple trouvera des imitateurs et que la chambre, s’inspirant des idées en germe dans l’esprit public, répudiera ces longs débats engagés sur des ques tions d’une politique étroite et mensongère , pour s’oc cuper des besoins réels du pays , et des grandes vues d’organisation sociale. La Rochelle a reçu , depuis une douzaine d’années, de notables embcllissemens : ses ({nais se sont élargis , ses rues, autrefois si sales , si boueuses, si affreusement hé rissées de caillou* anguleux et pointus , oui été réparées ; —- il en est pourtant encore un certain nombre et des plus passantes, qui réclament d’indispensables réparations ; — des trottoirs élégans régnent presque partout, et plu sieurs quartiers ont pris un aspect nouveau, rajeuni, grâce à l'influence d’une pensée d’utiles réformes qui s’est développée rapidement sous l’administration d’on homme...