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L’Écho rochelais, 31 mars 1843

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L’Écho rochelais
31 mars 1843


Extrait du journal

Dans sa 5fcance du 25 mars, la Chambre des députés a été saisie, par voie de pétition, d’uo projet de ré forme qui intéresse virement tous les citoyens, mais plus particulièrement encore le commerce et l’industrie. Il s’agissait d’une refonte du système postal. Les pétition naires demandaient 1° la réduction du prix des lettres h un taux modéré et uniforme ; 2° la suppression du décime rural ; 3° la réduction du prix de la correspondance adressée d’Algérie par nos soldais et nos marins ; 4° la réduction il 2 1/2 p. 100 du droit de 5 p. 100 perçu sur les articles d'argent déposés à la poste ; 5° la cessation du retard de douze heures que subissent à Paris les lettres arrivées des départemens le malin , et qui ne reparlent que le soir à 6 heures; 6° la réduction du prix des lettres entre l’Angleterre et la France. M. le rapporteur a défendu l’ensemble des réclama tions présentées à la Chambre, et il a surtout insisté sur la nécessité de réduire les prix des lettres h un taux uniforme, qui pourrait être fixé sans grave inconvé nient à 20 centimes. Si une pareille mesure devait occa sionner un préjudice notable au Trésor, il eût peut-être fallu y renoncer, ou du moins attendre que les circons tance permissent d’arriver au moyen de compenser des pertes réelles et considérables par une autre branche de revenus; mais il n’en est pas ainsi : malgré l’énorme quantité de lettres qui, chaqee jour, sillonnent la France dans toutes les directions, il est certain que le prix élevé perçu par l’administration postale, en donnant l’éveil à des idées d’économie, arrête l’essor des correspondances. Incontestablement, les relations par écrit deviendraient beaucoup plus nombreuses et plus actives par l'abaisse ment de la taxe, et le Trésor récupérerait par le nombre des lettres les bénéfices que lui enlève la réforme. Des calculs de M. le rapporteur il résulte que, dès b présent, la taxe réduite au chiffre uniforme de 20 centimes, donnerait en France les quatre cinquièmes du revenu qu’on a obtenu jusqu'ici; de sorte qu’il ne faudrait qti’uo peu plus du double des lettres actuelles pour rétablir l’équilibre. Une cause agirait puissamment sur ce résultat : c’est la suppression des moyens de fraude. A quoi bon re courir à la fraude, quand il eu coûterait si peu pour éviter les conséquences fâchçuses qu’elle peut entraîner et pour acquérir toutes les garanties de sûreté, de promp titude que présente un service direct , régulier ? Eufiu , des motifs puisés dans la conduite des nations voisines militent en faveur de la mesure réclamée par les pétitionnaires : la Lombardie , le duché de llade et la Bavière sont entrés dans celle voie. Eo Prusse , en Rus sie , on s’occupe d’établir un système postal analogue , et l’Angleterre , il y a quelques années, a baissé son tarif. En France , le gouvernement ne saurait repousser une réforme qu’il regarde lui-même comme utile et que tant d’intérêts appellent avec ipslance depuis long-temps. L’inégalité de la taxe des lettres existe daus une telle disproportion, qu’il est de fait — M. le ministre des fi nances le reconuait — que celles qui partent des points les plus éloignés supportent la plus grande partie des frais. En cherchant le remède à cet abus dans une taxe uniforme, il est vrai, comme le dit M. Lacave-Laplagoe,...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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