Extrait du journal

On n’ose pas dire jnsqn’où vont les choses en ce moment, tant cela passe les bornes de l'inouïsme ! Un monsieur, très bien mis et de manières excellentes, est assis à côté de vous, dans un café du boulevard, à une table voisine, et il y fume un cigare de dix mille francs devant un cocktail de trente mille. Il entend prononcer votre nom par an camarade qui entre et qui vous demande de vos nouvelles. Le monsieur se lève, vous salue et dit : « Que je suis doge heureux, mon cher maître, du hasard qui me procure l’honneur de votre connaissance ! Votre beau génie me rapporte déjà, cette année, trois cent cinquante mille roubles en chiffres ronds, et ce n’est pas fini ; nous n’avons encore fait que les grandes villes avec votre inépuisable chef-d'œuvre. Ça continue. — Mais qui êtes-vous qui me parlez ainsi et m’altérez encore du miel liquide de votre parole? — Un allié !... —Comme en 181b alors ? — Que voulez-vous ! Il n’y a pas de traité international entre la Russie et la France pour la production littéraire. J’en profite. Mettez-vous à ma place ! — Oh! vous ne le voudriez pas !...— Pourquoi? — Et les gendarmes ! »...