Extrait du journal

Paris, petit à petit, revient à son poste : les fenêtres des grands quartiers se rouvrent, on épouxtète les tapis, on enlève les housses. Au restaurant, on commence à se retrouver, on se pose, de table à table, l’amusant questionnaire qu’avait si joliment imaginé Jules Huret, dans le Figaro : «D’où venez-vous?... Faisait-on de la toilette?... » Y flirtait-on?... » D'ordinaire, la véritable rentrée flotte entre le 1er et le 15 octobre, un peu après les collégiens et un peu avant les magistrats. Mais cette année, la date est toute trouvée : tout le monde sera là pour le 5, à l’arrivée du Tsar. Il serait même temps, soit dit sans reproche, que l’on fût à peu près fixé sur les détails du programme. Ces tâtonnements, ces incertitudes, toutes ces petites discussions pour savoir si c’est à Passy qu’on s’arrêtera ou à Courbevoie, ces estafettes qui vont de Paris à Copenhague et de Copenliaguc à Pétersbourg, ces Conseils de ministres ou l’on prend des dispositions que l’on ne Tait pas connaître, tout cela, sans doute, est nécessaire, peut-être même inévitable, mais c’est, tout de même, l’envers du décor, et c’est un peu comme si le public suivait, dans les coulisses, le travail des machinistes!...