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L’Éclair, 19 avril 1904

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L’Éclair
19 avril 1904


Extrait du journal

On pouvait voir, hier, dans les couloirs du Palais de justice. Mlle Sylviac qui était appelée à comparaître devant un juge d’instruction ; elle est, parait-il, inculpée d’outrages à des fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions. C’est un délit parfaitement prévu par le Code et qui, lorsqu'on l’applique sévèrement, vous expose à de l’amende et même o de la prison. J’entends bien que les juges •se montreront galants pour Mlle Sylviac, mais enfin je suis sûr qu’elle trouve déjà son histoire minois réjouissante. Il faisait hier un temps superbe, une vraie journée de printemps, et il valait Lien mieux être à la promenade que dans les couloirs du Palais de justice. Et encore Mlle Sylviac n’en est qu'au début. Je présume que le juge ia fera revenir trois ou quatre fois, ne fût-ce que pour avoir le plaisir •de voir une aussi charmante personne. Et puis il y dura l'audience, où les avocats s’en donneront à cœur joie. Peut-être même ira-t-on en appel et de là en cassation, car c’est, somme toute, un point de droit assez intéressant. J’ai idée que l’aimable plaideuse en a là pour tout son été, et il n’est pas très ir qu'elle gagne son procès. Mlle Sylviac peut m’en croire, car j’ai eu comme tout le monde taille à partir avec l’administration des téléphones, et j'ai appris qu’on n'a jamais le dernier mot en matière do règlements. J’ai même eu l’occasion, ici même, d'adresser uu jour une lettre ouverte au soussecrétaire d’Etat des postes et télégraphes. C’était alors M. Mougcot, qui a eu depuis de l'avancement et est passé ministre. Je lui racontai une des mille puérilités doute l’administration nous donne chaque jour le spectacle. J'avais voulu,quelque temps après m’être abonné au téléphone, correspondre avec un de mes ami» qui se trouvait à Dreux. Ce fut une déplorable idée qui me prit toute une matinée. Je commençai, en ; effet, suivant la tradition, par sonner inutilement durant cinq ou six minutes. A la fin une voix de femme se fit entendre. Elle me demanda :...
L'Éclair (1889-1926)

À propos

L’Éclair est fondé en 1888 par Maurice Dechêneau, un transfuge du Matin dont il recopia la formule. Antidreyfusard et antisémite, ce quotidien d’information devenu un journal politique passe ensuite sous l’égide d’Ernest Judet, fin 1904. Défaitiste et anglophobe pendant la Première guerre mondiale, son rédacteur en chef est accusé de trahison après la guerre. Judet fut contraint de vendre le journal qui fut finalement absorbé par L’Avenir en 1925.

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