Extrait du journal

Sur la première question - l’abolition du droit des pauvres — j? ne saluais in'étendre aujourd’hui : c’est une question qui ne peut être tranchée en quelques lignes. Il faudrait lui consacrer uu article spécial, t’étudier longuement, d’après des documents et des chiffres, dont je ne dispose pas en ce moment. J’y reviendrai, s’il y a lieu. Tout ce qu’on peut eu dire, Bans rien approfondir, le voici : le droit des pauvres est une charge de plus pour les directeurs de théâtre. L’assistante publique prélève chaque soir tant pour cent — U ou 11, je ne sais plus a.u juste — sur la recette brute de tous les théâtres. Que les directeurs cherchent à se débarrasser de cet impôt quotidien, — que, pour y parvenir, ils se coalisent —* rien de mieux, c’est leur droit et je ne saurais les en blâmer. U ne serait pas difficile du trouver des arguments en leur faveur — et d’en trouver aussi contre eux. On a dit qu’il semblait bien juste d'imposer au profit des pauvres un plaisir de riches. Mais le théâtre n’est pas un plaisir de riches seulement : c’est un plaisir pour tout le monde et dans une société démocratique il devrait être à la portée de toutes les bourses. Puis, pourquoi ne pas frapper d’un impôt analogue les cafés et tous les établissements où l’on entre pour se distraite ? Ensuite, sont-ce bien les pauvres qui profitent du droit qui perte leur nom V On sait combien chez nous est défectueuse l’organisation de l’assistance publique et combien les secours sont mal distribués — quand ils le sont : un récent scandale, l’affaire Suive, o montré qu’ils étaient parfois étrangement détournés de leur destination....