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L’Éclair, 26 juin 1908

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L’Éclair
26 juin 1908


Extrait du journal

Après un pointage qui donnait d’abord 31 voix de minorité au gouvernement, le noble travail des manoeuvres parlementaires a pu transposer les chiffres, et péniblement sauver Clemenceau par trois voix, parmi lesquelles se compte la sienne, avec celles de ses deux collègues, membres comme lui du Sénat, Bichon et Milliès-Lacroix. Jamais, sans doute, le piteux ministre des colonies n’a paru si utile à son chef : dans les jours de détresse, on ne cherche pas la qualité des suffrages, mais la quantité. Cette fois, elle était bien juste ; mais enfin elle y est. Ayant senti le vent de la défaite, Clemenceau respire plus à l’aise. Avec son ordinaire effronterie, il se dit qu’ayant joué le grand jeu, ayant concentré sur une affaire absurde, sur une idée extravagante, sur un projet insoutenable, toutes les oppositions et aussi toutes les conditions d’échec, il a beaucoup de chance ou beaucoup de génie, puisqu’il n’est pas mort....
L'Éclair (1889-1926)

À propos

L’Éclair est fondé en 1888 par Maurice Dechêneau, un transfuge du Matin dont il recopia la formule. Antidreyfusard et antisémite, ce quotidien d’information devenu un journal politique passe ensuite sous l’égide d’Ernest Judet, fin 1904. Défaitiste et anglophobe pendant la Première guerre mondiale, son rédacteur en chef est accusé de trahison après la guerre. Judet fut contraint de vendre le journal qui fut finalement absorbé par L’Avenir en 1925.

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