Extrait du journal

préoccupations. « Les Allemands sont à Noyou », répète-t il avec un peu d'effa rement. Voyons, Messieurs, parlons de la guerre contre l’Allemagne ! Cependant, les grands bourgeois d’Ita lie, de France, d’Angleterre délibèrent sur la meilleure façon de s’enrichir. Il y a dans ces faits, qu’on le veuille ou non, une justification partielle de l’opinion que nous soutenons ici. Les événements militaires ont dé montré, ainsi que nous l’avons dit de puis longtemps, ainsi que Ilaase le formulait avec force récemment au Reichstag, qu’aucun des groupes de belligérants ne pouvait envisagerl’écrasement, ou même la défaite caractérisée de l’adversaire. {Censure) Alors, un jour ou l’autre, on cessera de se battre. Il le faudra bien. C’est pourquoi la paix et ses lendemains in certains, pleins d’anxiété, pénètrent les esprits, s imposent à eux, et font passer au second plan l’agonie des batailles où pourtant tombent et meurent en plus grand nombre des soldats imberbes et des hommes presque vieux Ces réunions de gens d’affaires et de députés, ces conférences internationales de bourgeois, c’est un travail prépara toire à la besogne des diplomates, c’est la législation de demain qui s’élabore, ce sont déjà les rapports nouveaux qui s’échafaudent avant que la fumée des combats soit dissipée et que les lleuves de sang aient cessé de couler. Tout compte fait, il convient de s’en féliciter. Nous nous intéressons à tout ce qui peut hâter le relèvement écono mique et préparer la prospérité de notre nation et la prospérité générale. Seulement, quelle tristesse de consta ter l’inaction du monde ouvrier socia liste international, due à la seule oppo sition du parti français, en présence de ces immenses problèmes d’avenir. Nous entendons bien que pendant ce temps Sembat contemple des trains im mobiles et que Thomas fabrique des munitions. Mais est ce suffisant pour que l’histoire écrive que le socialisme de notre pays aura rempli sa haute mission de paix, de défense ouvrière, de progrès social et de salut humain ? Qu’en dites-vous, ô nos maîtres d’hier?...