Extrait du journal
Quand ces lignes paraîtront, peu d’heures nous sépareront du scrutin. Les électeurs auront mûri les doctrines socialistes et agiront en connaissance de cause, chacun selon son tempéra ment. Los résignés, ceux qui ont pris pas sivement leur parti du joug qui peso sur leurs épaules depuis leur enfance, les vaincus de la vie, devenus haineux et jaloux de ceux qui luttent encore, les alcoolisés abrutis par le poison que leur distille avec joie la bourgeoisie triomphante de leur abjection, tous ceux enfin qui ont un cerveau d'esclave, iront encore voter pour le bourgeois dédaigneux, tels des chiens léchant la main de leur maître. Ceux-là n’ont pu nous comprendre, et c’est pour leurs fils que nous avons parlé et agi. Mais les autres, c’est-à-dire la grande majorité, attribuent certainement plus d’importance au suffrage qu’on sollici te d’eux. Ils n’iront plus au scrutin aveuglé ment, entraînés, les uns par le curé, à la suite de Martel in et de Carrier, ces calotins honteux et masqués, les autres par le bourgeois enrichi, faux rouge imposant son opinion, sous la bannière de Philipon ou do (liguet, libres-pen seurs non moins honteux et opportu nistes mal dégrossis. Avant d’opter, ils se remémoreront nos paroles. Ils ana lyseront les programmes de nos ad versaires, et do leurs réflexions nos doctrines n’ont rien à craindre. Il est passé, le temps où l’on amusait les électeurs avec de belles phrases, ou on les emballait avec le spectre rouge ou lo péril clérical ; le peuple se rend main tenant compte qu’il n’a jamais été réel lement représenté, et, il s’explique pour quoi les réformes n’ont jamais abouti, pourquoi la République est restée stérile: c’est que la nation, qui comprend une immense majorité do travailleurs, n’a jamais été gouvernée que par une classe d’oisifs et de parasites représentant en réalité une infime minorité de citoyens plus orgueilleux qu’indispensables. Je l’ai dit et je le répète : si l’on clas sait les Français par corporations en se basant sur leur représentation en 1885, avant le socialisme, on se figure rait que la France est peuplée de 3 mil lions d’avocats, un million de journa listes et six millions de propriétaires, mais pas un seul prolétaire. Heureux pays l Cette ironique constatation retiendra certainement nombre d’électeurs de l’entrainement auquel ils sont souvent sujets, et logiquement, ils en déduiront : des conclusions néfastes pour les candi- j datures bourgeoises. Vous pouvez à présent vous déchirer dans vos journaux pour amuser la ga lerie, messieurs les bourgeois l Vous pouvez calomnier nos doc trines et rejeter nos théories, allez, cela nous est égal et nous semble...
À propos
L'Éclaireur de l'Ain était un journal hebdomadaire de tendance socialiste publié à Oyonnax. Il cessera de paraître en 1951.
En savoir plus Données de classification - philipon
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