Extrait du journal

(nous sommes d'accord), sont allés bar rer la route aux hordes sauvages qui sans eux, sans eux tous, et surtout sans les nombreux sans-propriété, seraient venues anéantir les immeubles qui font, en ce moment ci, l'objet de discussions passionnées. Et ces Français, héros admirables, qui, en même temps qu’ils sauvaient le patrimoine moral de la France, sauvaient le patrimoine matériel des propriétaires français, ces Français qui donnaient sans compter leur sang et leur vie, seraient encore obligés de payer leur location ou, eux tombés là-bas dans la fournaise, leurs femmes leurs enfants seraient encore obligés de payer le propriétaire dont l'immeuble n’est resté intact que grâce à ce sang versé ! 1 Indemnisons les propriétaires en par tie, suivant le principe plus haut rap pelé. Mais alors, faisons l’impossible pour que tous les autres Français (industriels, commerçants, ouvriers, etc.) puissent eux aussi, se relever après la guerre. Organisons la production, organisons le crédit, organisons les échanges, organisons le travail, organi sons la société entière. Réalisons peu à peu, le plus vite possible, l’idéal socia liste. Utopies ! Phrases ! crieront les adver saires 1 Je leur réponds : « Pourquoi alors ne s’occuper que du préjudice éprouvé par le-s propriétaires ? Les autres Français, ceux notamment qui n’avaient aucune propriété à défendre, ne comptent donc pas ? Pourquoi uniquement les proprié ta ires ? Pourquoi toujours eux ? » André Ducot. injbThier et d’aujourd’hui...