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L’Éclaireur de l’arrondissement de Coulommiers, 4 juillet 1885

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L’Éclaireur de l’arrondissement de Coulommiers
4 juillet 1885


Extrait du journal

Coulommiers, le 4 juillet 1885. La Chambre, avec ce même entrain que nous signalions mercredi, a terminé l’examen du budget de l’instruction pu blique et abordé la discussion du bud get des cultes. Là, il fallait s’attendre à voir se ralentir le mouvement. On sait, en effet, à quelles sortes de marchan dages nous assistons chaque année. La commission du budget a eu beau rogner sur les chiffres, il faut que des députés, dans la pensée de se faire une réclame auprès de leurs électeurs, viennent de mander encore à rogner, rogner, rogner. Tout cela, au nom du principe de la sépa ration de l’Église et de l’État, qui n’est encore en France qu’un principe, et en dépit du Concordat qui est la loi et qui, tant qu’il subsiste, doit être respecté. Cette fois, au contraire, la Chambre, au risque d’étonner beaucoup de monde, a rétabli, et fort justement à notre avis, des crédits que la commission avait eu le tort de supprimer. Peut-être les dis cours de MM. Goblet, Langlois et Lenient ont-ils été pour beaucoup dans ce résul tat. Quoi qu’il en soit ces discours sont à lire. Contentons-nous ici de citer une phrase de chacun d’eux. M. Lenient dit, en parlant de l’attitude habituelle de la Chambre dans la discus sion du budget des cultes : « Cette guerre mesquine est, en somme, plus désavantageuse pour la République que pour l’Église, car nous ne sommes au fond que des croquemitaines inoffensifs. » Pour M. Langlois, la séparation de l’Église et de l’État est surtout une af faire de temps, une affaire de prépara tion de l’opinion publique ; il s’exprime ainsi : « Dans vingt ans, je n’hésiterais pas à voter la séparation ; dans sept ou huit ans, cela dépendrait du mouvement des croyan ces et des mœurs. Pour le moment, il y a à cette mesure un danger réel ; c’est une aventure que l’on courrait, et beaucoup de bons esprits parmi les républicains disent : « Ne courons pas cette aventure ; la question n’est pas mûre encore, elle mûrira, et en attendant votons le budget des cultes. » M. Goblet ne dit pas s’il faut attendre vingt ans ou sept à huit ans seulement, mais il déclare qu’il faut du moins at tendre la prochaine consultation du pays et qu’il faut voter le budget des cultes, sans marchandage mesquin, jusqu’à ce qu’on sache nettement ce que le pays veut : « La question sera soulevée devant le suffrage universel, laissons-lui le soin de la juger. On connaît vos sentiments, on...

À propos

L'Éclaireur de l'arrondissmeent de Coulommiers fut lancé en 1848 avec une mission claire : éclairer ses lecteurs des nombreuses et inestimables vertus de la République. En 1852, le journal accueille cependant l'Empire avec le même enthousiasme. Il change de titre en 1892 pour devenir L'Éclaireur de Seine-et-Marne. Renommé Le Petit Seine-et-Marne en 1899, le journal disparaît cependant la même année.

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